La galette pacaude de Tante Lise
La galette pacaude de Vendée, appelée aussi alise ou gâche pacaude n’est pas une nouveauté sur le blog. J’en parlais déjà en 2009 – voir ICI.
A l’approche des fêtes pascales, j’avais très envie d’essayer à nouveau la recette. Le hasard faisant bien les choses m’a offert l’occasion ce week-end, lors du salon du livre de Montaigu, de discuter avec une auteure présente sur le même stand que moi.
Nos papotages nous ont amenées sur les chemins gourmands de la cuisine familiale, et elle m’a longuement vanté une recette de galette pacaude que lui faisait sa maman et qu’elle-même suit maintenant à la lettre pour ses propres enfants.
Comme toutes les recettes familiales, elle était griffonnée sur un petit bout de papier volant, dans un vieux cahier d’école rapiécé de partout, au milieu de nombreuses recettes ménagères découpées de ci-de-là. Le cahier du bonheur. Je l’ai feuilleté délicatement, les pages s’étant défaites au fil du temps et des usages prolongés en cuisine.
Qu’est-ce que la galette pacaude vendéenne ?
Un gâteau lié aux fêtes de Pâques, comme son nom l’indique mais dont les dénominations varient selon les zones géographiques du département :
- La galette pacaude correspond au haut-bocage jusqu’au choletais et jusqu’aux marches des Deux-Sèvres,
- la gâche pacaude est plutôt réalisée sur la côte, des Sables-d’Olonne à Brétignolles-sur-Mer et dans les terres (Moutiers-les-Mauxfaits, La Mothe-Achard)
- l’alise pacaude quant à elle correspond au secteur de la Roche-sur-Yon et les communes tout autour en poussant jusqu’à Mareuil-sur-Lay au sud,
- et enfin la fouace : le secteur de Challans, dans le marais du nord-ouest vendéen.
Source : Association Brioche de Vendée – Dossier de demande d’IGP pour la brioche vendéenne.
De plus en plus, de nos jours, on emploie le terme de brioche pour désigner ce gâteau traditionnel dont les recettes finalement sont propres à chaque famille.
La recette de la galette pacaude de Tante Lise est très empirique, le fruit de l’observation des gestes… des gestes reproduits à l’identique depuis plusieurs générations. Elle n’entre peut-être pas dans les exigences de fabrication telles que définies dans le cahier des charges de l’IGP, mais représente bien cette tradition de la cuisine familiale au gré des fêtes du calendrier chrétien.
La particularité de cette recette :
la Tante Lise la faisait cuire dans une vieille cocotte en fonte qu’elle graissait de beurre. J’ai choisi le même ustensile, mais j’ai chemisé les parois avec un papier cuisson plutôt que de mettre du beurre.
LES INGREDIENTS
- 1 kilo de farine
- 25 g de levure de boulanger
- 10 cl d’eau tiède
- 4 œufs
- 1/2 livre de beurre
- 1 bol de sucre
- 10 cl de lait
- 1 pincée de sel (de préférence quelques grains de sel marin)
- 1 jaune d’œuf avec une cuillère à soupe de lait
- pour le parfum : eau de vie et/ou fleur d’oranger
LA PREPARATION
Le levain
Délayer la levure dans un verre d’eau tiède. Ajouter 100 g de farine et mélanger intimement pour obtenir une boule souple. Recouvrir d’un torchon et laisser reposer 20 minutes.
La pâte
Ensuite, ajouter dans le saladier où repose le levain le reste de farine. Faire un puits et y casser les œufs.
Faire fondre le beurre, le mélanger avec le sucre, ajouter les grains de sel et le lait, et enfin le parfum choisi (pour ma part, 2 càs de fleur d’oranger et 2 càs d’eau de vie).
Bien amalgamer le tout et pétrir longuement pendant une dizaine de minutes.
Laisser reposer pendant 2 heures en recouvrant d’un linge.
Au bout de ce laps de temps, pétrir à nouveau pendant 5 minutes. Beurrer la cocotte ou bien mettre un papier cuisson dans le fond. Déposer le pâton et laisser reposer pendant encore 2 heures.
Badigeonnez avec le jaune d’œuf battu avec le lait et enfournez thermostat 7 pendant 40 à 45 minutes.
Servez en arrosant éventuellement d’un petit caramel.
Merci à Macaronnette pour le lien vers le dossier d’IGP de la brioche vendéenne qu’elle a bien voulu me transmettre.
Pour le levain, tu peux ajouter une pincée de sucre pour mieux « nourrir » la levure. C’est fou ce que ces p’tites bêtes-là aiment le sucre 🙂 (la levure de boulanger, la vraie pas la sèche est un organisme vivant)
Je note bien volontiers, car j’ignorais ce « petit truc ». Ah mais c’est gourmand un levain !
hummm cette brioche est une découverte je tenterais bien
Bravo Marie-France. Plus courageuse que moi, tu t’es déjà mise au fourneau pour honorer la tradition de la galette pacaude. Je regrette d’être trop loin de toi : je me serais invitée au café pour y tremper une tranche de cette bonne brioche… Je t’embrasse,
Régine
Coucou Régine, j’étais tellement ravie de trouver enfin une « vraie » recette familiale de cette galette que je ne connaissais pas dans mon marais, que j’ai voulu l’essayer de suite. Et puis c’était aussi une façon de prolonger le bonheur de ces 3 jours à Montaigu où on vit un peu sur un petit nuage. Joyeuses fêtes de Pâques avec tes proches et à Saint-Gervais maintenant 😉
Merci de faire revivre cette brioche pacaude dont les souvenirs sont loin, mais en lisant la recette que ma soeur avait gardé rien que pour elle, l’eau me vient à la bouche. Je suis prête à me rendre chez celle qui la confectionnera, j’apporterai le café. Bonnes et joyeuses fêtes pascales.
Bonjour Gene, je suis heureuse de vous avoir fait retrouver votre madeleine de Proust. Et je confirme que la recette est délicieuse. Bonnes fêtes de Pâques à vous aussi.
Un petit garçon qui parle de chevalier, une maman qui profite des vacances pour plonger au temps du moyen-âge, et de château en bricolage, découvre la galette pacaude, qu’elle a l’idée d’offrir à Pâques sur la table de fête … Nous avons pris tant de plaisir à la préparer aujourd’hui, et qu’est-ce qu’elle est belle, un peu bronzée, certes, mais qu’elle est grosse et belle !!!!!! MERCI de partager ces fils qui tissent notre histoire. Marie
Bonsoir Marie,
comme c’est gentil, et vraiment je suis ravie que cette galette pacaude ait enchanté votre repas. La cuisine est partage d’émotions et de récits, nous les partageons chacun avec nos propres sentiments et j’aime moi aussi que l’histoire de nos parents et grand-parents perdure. Je vous souhaite une belle fin de week-end de Pâques.