Ça craint du boudin…

A celui qui m’aurait dit quand je suis partie au marché d’un pas joyeux, de bonne heure et de bonne humeur, mon petit panier sous le bras, que la matinée se finirait ainsi en jus de boudin, je lui aurais donné une petite chiquenaude au menton, en lui demandant  s’il n’avait pas un gros grain sur le serre-boudin !

Il faisait un temps superbe, un grand soleil éclairait la place du marché et je musardais gaiement en humant les bonnes odeurs de choux, de fromages frais ou d’huîtres chez mon poissonnier adoré.

 

Je chantonnais : I went to the market, mon petit panier sous le bras… I love you, vous ne m’entendez guère, I love you vous ne m’entendez pas…

 

Est-ce l’effet de la chanson ? … C’est vrai que je chante comme une casserole bon sang – et pourtant, mes casseroles elles, j’aime bien quand elles chantent – mais quand même !! D’un seul coup le ciel s’est obscurci, de gros nuages noirs sont venus l’assombrir.

Puis une à une les premières gouttes se sont mises à tomber et j’ai immédiatement cherché à me protéger sous le parasol du fromager… Ha mais c’est pas vrai, elle ne va pas se ranger celle-là qui m’empêche de passer, je trépignais et commençais à faire du boudin sur place.

J’ai enfin réussi à me faufiler et j’ai essayé tant bien que mal de me mettre les pieds au sec. Pffff ! la pluie tombait en gros ploc-ploc et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire je me suis retrouvée avec mes chaussures pleines d’eau et les pieds qui eux à l’intérieur faisaient plic-ploc. Crotte de bique et caca boudin !

J’ai eu beau m’accrocher à un ressort à boudin qui traînait – je me demande bien pourquoi – près de l’étal, rien n’y a fait.

L’averse finie je suis repartie furieuse de n’avoir pas prévu cet incident de parcours et du coup me suis arrêtée chez le charcutier à qui j’ai demandé d’un ton peu amène, en essayant de le scruter au travers de la buée accumulée sur mes lunettes : j’veux du boudin, et qu’ça saute, vous m’en mettrez un blanc et un noir !

Il m’a servie, perplexe : tenez v’là vos boudins ma brave dame !

Arrivée à la maison je me suis réchauffé les pieds devant la cheminée et, une fois requinquée, l’heure du déjeûner approchant, j’ai préparé ce boudin aux pommes…

 

Noooon ! me me dites pas, quand même, que vous voulez la recette du boudin aux pommes !?

Si ??? Alors vite fait, et c’est vraiment parce que vous êtes très sympas d’avoir suivi jusqu’au bout ces élucubrations qui ne valent pas qu’on se prenne le boudin :

 

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… Quelques tranches de pommes délicatement revenues dans une grosse noix de beurre salé, puis vos boudins que vous piquez pour éviter qu’ils n’éclatent à la cuisson, un peu de sel et de poivre, ça crépite, hum ! ça sent déjà bon.
Et pour faire passer la sauce, servez avec un petit Beaujolais de saison ou, encore mieux, dégotez-vous un Madiran de derrière les fagots que vous m’en direz des nouvelles !Voilà voilà, c’est simple, c’est délicieux, c’est chaud, y’a pas de quoi en faire un boudin ! sauf que les miens ils ont quand même éclaté à la cuisson !
j’vous le dis, une journée de m…. ! ça craint vraiment du boudin !
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10 Responses

  1. véro dit :

    pour moi demain, vu le temps c'est pas du boudin, mais du sanglier. il a mijoté dans sa marinade au vin rouge toute l'après-midi. il pourra pleuvoir, on dégustera au chaud ! merci pour la dose d'humour et bonne soirée.

  2. Bonsoir,
    Vous osez vous plaindre Marie-France? Vous dîtes chanter si mal qu'il se met dès lors à pleuvoir! Alors, la prochaine fois, appelez-moi! Je chante encore plus mal que vous, tellement si plus mal que même les nuages se sauvent… C'est peu dire…
    Cordialement,
    Jean-Michel 71

  3. patriarch dit :

    C'est ainsi qu'on achète son boudin de Noël !!!!

    Bon dimanche avec bises !!

  4. Marie-France dit :

    Jean-Michel : si moi je fais venir les nuages et qu'avec vous ils fuient, je crois qu'on devrait faire un duo musical du tonnerre, avec nos incroyables talents ça devrait tenir la marée vous ne croyez pas ?
    Merci de votre passage et bon dimanche,

  5. PHILIPPE dit :

    Pour ce qui est de la journée, y a rien à faire… C'est la vie, ou simplement il aurait fallu faire confiance aux prévisions météo qui annonçaient un ciel de traîne…
    Par contre, pour ce qui est du boudin qui éclate, la sollution est donnée ne partie dans ton texte. Certes il faut le piquer, mais il ne faut jamais dépasser 70° pour réchauffer !!!.
    La peau humaine résiste à une

  6. colibri dit :

    T'as dû chanter très fort, Marie-France, t'as fait pleuvoir jusqu'ici (Paris), et je ne parle pas de la Bretagne, d'où je reviens !!! Bref, un temps à déguster ton boudin-pommes, moi j'adore, le blanc et le noir ! En tout cas, merci pour cette dose d'humour qui suffit à égayer un dimanche bien maussade !
    PS : moi aussi, je chante comme une casserole cabossée, mais je

  7. Aline dit :

    Ben moi le boudin il peut éclater car je m'éclate aussi en le mangeant et pas à 70° lol!
    Le spéculoos est décidément à la mode, le boudin noir aux spéculoos vient de sortir, j'ai testé mais à mon goût cette nouveauté est écoeurante . Celui aux caneberges est également mode, je le préfère.

    Sur Liège et environs de la flotte en alternance avec 10' sans pluie. Sans cesse

  8. Tiuscha dit :

    Le boudin t'a eu ! Mais tu as eu ton boudin… C'est le principal !

  9. Marie-France dit :

    Allez…. une petite précision pour le plaisir : en fait c'est une fiction mon histoire !!
    Tout est faux sauf le fait que je chante réellement comme une casserole (à quand le duo Jean-Michel ?) et que mes deux boudins achetés chez mon charcutier local étaient super-bons !

  10. Marie-France dit :

    Colibre, tu imagines quel orchestre de casseroles fêlées on pourrait former toi, Jean-Michel et moi-même ??

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