Allons à Saint-Jean-de-Monts pêcher les pignons…

Sacrés petits chenapans, pour votre gouverne sachez que les pignons ne sont pas les petites graines des pommes de pins et mesdemoiselles les coquettes, inutile de perdre votre temps à ramasser les aiguilles de pins pour vous faire des colliers, il y a mieux à faire.

Si je vous dis telline, ça vous parle ? Ben oui, je m’en doutais. Donc les pignons, ce sont les tellines dans le sud de la France ou même les coquinas chez nos voisins espagnols, comme je l’ai appris récemment, charmante appellation pour désigner ces délicats coquillages enfouis dans le sable.

La pêche aux pignons est très populaire à Saint-Jean-de-Monts ; depuis l’estacade, tout au bout de la plage jusqu’à la plage des Demoiselles, sur Saint-Hilaire-de-Riez, nombreux sont les amateurs à venir en quête de ce délicieux coquillage. Il suffit juste d’être vigilent et guetter sur le calendrier la marée basse propice à une bonne récolte.

En ce lundi de début octobre, tout était réuni pour une belle journée à la mer : l’été reprenait gaillardement ses droits et renvoyait à ses pénates la bise automnale, la marée était basse à 16 heures dans l’après-midi, donc pas obligée de me lever aux aurores, et de plus c’était une grande marée, les coefficients s’avérant assez élevés.

C’est donc l’humeur joyeuse que j’ai pris le chemin de la côte :

I went to Saint-Jean-de-Monts

Mon petit panier sous le bras,

I went to Saint-Jean-de-Monts,

pour aller pêcher le pignon…

Comme c’est agréable de se promener sur la côte en cette fin de saison. Une douce ambiance règne, et non plus la folie estivale que je laisse volontiers aux touristes.

La Baigneuse, d’Henri Murail et la sculture de l’oiseau, sur le remblai

Inutile de slalomer entre les parasols touche-à-touche ou les joueurs de volley, la plage est presque pour nous seul. Génial !

Enfin presque, juste quelques culs-levés éparpillés ici et là révèlent que je ne suis pas la seule non plus à avoir guetté la marée et à venir pêcher le pignon sur la plage des demoiselles.

Certains téméraires se mouillent délicatement les pattes…

Et hop on se retrousse les manches et le pantalon et on y va. J’attrape mon petit grattoir à pignons, héritage de mon papa auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux, c’est parti.

Je dois avoir la chance avec moi car la pêche se révèle assez vite fructueuse. Et pourtant, je prends bien soin de laisser reposer dans le sable les pignons trop petits et sélectionne ceux de taille raisonnable.

En se rapprochant un peu plus près de la mer, les flots vont et viennent et me mouillent agréablement les genoux, la bise souffle légèrement, c’est un bonheur de l’enfance que je retrouve… je pense à mon papa là haut qui doit me regarder avec bienveillance et me souviens avec tendresse et émotion des moments que nous passions ensemble à cette agréable pêche, quand j’étais gamine.

Je vous laisse pour peu de temps,

et reviens très vite avec bien sûr la recette du jour,
recette bien sûr avec des pignons…