Le sfouf, le gâteau du Liban
C’est par une amie libanaise que j’ai découvert la grande richesse de la cuisine de ce pays : elle m’a initié aux maamouls, atayefs… j’ai appris grâce à elle ce qu’était le vrai taboulé libanais, totalement différent de celui que l’on connaît chez nous… J’ai apprécié aussi les hoummos, les petits pains que l’on garnit de mezzés, etc…
Et puis j’ai découvert aussi la littérature libanaise grâce entre autre à Amin Maalouf et le merveilleux Rocher de Tanios. J’aime particulièrement cette phrase, extraite du livre qui a obtenu le prix Goncourt en 1993 : « Le destin passe et repasse à travers nous, comme l’aiguille du cordonnier à travers le cuir qu’il façonne ». Plus tard, j’ai lu « Origines« , un ouvrage qui fait partie de mes favoris, un livre d’une grande richesse émotionnelle où chacun peut se retrouver, quelles que soient… ses origines.
Anecdote intéressante – enfin pour moi – Amin Maalouf possède une maison à l’Ile d’Yeu et y passe 6 mois de l’année pour écrire ses romans (d’après ce que j’ai pu lire sur certains sites). L’homme est charmant, très abordable et d’une grande humilité – l’apanage des grands… Je l’ai rencontré au salon du livre de Brive et j’ai aimé ce court moment où nous avons pu échanger quelques mots.
C’est lors d’une escapade à l’Ile d’Yeu que j’ai découvert que son épouse était férue de cuisine en trouvant un livre de cuisine réalisé par ses soins à la maison de la presse locale. Vous pensez bien que ce livre est vite fait, bien fait passé sur mes étagères !
Cuisine libanaise, d’hier et d’aujourd’hui, réalisé conjointement par Andrée Maalouf et Karim Haïdar, jeune chef de cuisine parisien d’origine libanaise est une vraie perle pour les néophytes que je suis et je me régale juste à regarder les images. Ce livre se veut aussi une ode à sa culture d’origine, ainsi que le souligne Amin Maalouf dans sa préface : « la cuisine est ce qui reste de la culture d’origine quand on a tout oublié. » Quelle belle phrase pleine de sens…
Il fallait bien un jour que je me lance à mon tour derrière les fourneaux, et j’ai commencé par une douceur dont la photo était terriblement appétissante.
Le sfouf, ce gâteau -spécialité libanaise – prend sa couleur jaune par le curcuma qui entre dans sa composition. Karim Haïdar y met aussi de la téhiné, une crème de sésame que j’ai découverte grâce à lui.
Voici la recette…
INGREDIENTS (pour 6/8 personnes)
300 g de semoule de blé fine
250 g de farine
300 g de sucre en poudre
40 cl de lait
50 g de beurre fondu
10 cl d’huile neutre
1 cuillère à café d’anis en poudre
1 cuillère à café de curcuma
1 sachet de levure chimique
50 g de pignons de pin
1 cuillère à soupe de téhiné
PREPARATION
Dans le bol du robot, ajoutez tous les ingrédients et versez en dernier le lait. Commencez à mélanger 2 minutes à très faible puissance, puis augmentez à une puissance moyenne et poursuivez encore 2 à 3 minutes jusqu’à ce que la pâte soit bien homogène.
Prenez un plat à tarte ou un moule à manqué allant au four – préférez un moule rectangulaire – et enduisez-le au pinceau de cuisine du tahiné. Versez dessus la pâte à gâteau, parsemez de pignons de pin et laissez reposer pendant 1 heure.
15 minutes avant de mettre au four, préchauffez-le thermostat 8-9 (250°) puis enfournez le plat. Laissez à cette température pendant 10 minutes, puis baissez à 180° et maintenez encore 10/15 minutes.
Sortez le plat du four, laissez tiédir et démoulez. Coupez en parts individuelles en formes de carrés.
Si l’on en croit l’auteur, ces biscuits peuvent se conserver une semaine dans une boîte hermétiquement fermée. Nous ne leur en laisserons pas le temps !
NOTE
1 – La téhiné est une crème de sésame. Ce produit est très présent dans la cuisine libanaise (hommos, moutabbal…). Le sésame peut se consomme en graines, huile et en crème. La téhiné est donc la dénomination de la crème au Liban. Vous pourrez le trouver dans les magasins libanais pour ceux qui habitent dans les grandes villes, et sinon par internet, via des sites de ventes en ligne. Je vous recommande celui chez qui je me suis fournie (je ne suis pas sponsorisée) parce qu’il est vraiment formidable, on y trouve tout ce qui entre dans la cuisine libanaise. Il s’agit de Libanus, un site qui à mon avis est la référence en la matière.
– Les serviettes brodées et le dessous d’assiette sur ma photo viennent du Liban (de Baalbeck il me semble).
REFERENCES
Cuisine libanaise, d’hier et d’aujourd’hui
Andrée Maalouf – Karim Haïdar
Préface de Amin Maalouf
Editions Albin Michel
Hmm sympathique ce gâteau. C’est sur la liste des trucs à essayer.
Par contre, il y a une coquille. Dans ta présentation de la recette tu parles du paprika qui donne sa couleur jaune, alors que c’est du curcuma qui entre dans la recette.
Oups ! Merci de m’avoir signalé la coquille, je suis une spécialiste de l’étourderie ! Je rectifie de suite, c’est effectivement bien le curcuma !
Et oui, gâteau à faire et refaire, il est vraiment excellent.
Merci de la visite et belle journée 🙂