Le Hibou et la chouette

Dans les campagnes autrefois, les familles avaient pour habitude de se retrouver le soir au coin du feu pour des veillées au cours desquelles petits et grands se régalaient de jolies contes ou légendes racontés par les anciens.

Ces habitudes ont disparu avec la vie moderne et l’apparition de la télévision ; pour ma part j’aime profiter de cette période de l’Avent pour découvrir ces belles histoires.

En voici une, issue de la culture vendéenne : « le hibou et la chouette », avec une morale toute paysanne pleine de bon sens.

« Eh bien, autrefois, il y avait un homme et une femme qui vivaient dans la pauvreté qu’ils disaient être la plus absolue. Mais un jour l’homme eut l’idée de planter une fève sur son tas de fumier. Et comme son fumier était bien gras, parce que ses trois vaches étaient bien soignées, sa fève s’est mise à pousser, à pousser, à pousser, et sa tige est devenue tellement longue, tellement longue, tellement longue qu’elle a fini par arriver jusqu’au Ciel, là-haut.


Alors, un beau jour, il grimpa de branche en branche, de branche en branche, jusqu’à la porte de Notre Seigneur. Quand il fut arrivé, il frappa trois coups à la porte : pan, pan, pan ! Pan pan, pan !

Une voix se fit entendre :

« Qu’est-ça ?

– C’est le petit Bonhomme la Fève !

– Qu’est-ce qu’il demande le petit Bonhomme la Fève ?

– Eh bien il demande une maison bien garnie, que rien ne manque dedans, et qu’il y ait absolument de tout !

– Alors, que le petit Bonhomme la Fève s’en aille, qu’il redescende sur la terre et, en arrivant, il trouvera tout ce qu’il lui faut et dont il a besoin, à volonté. »

Effectivement, à son retour, il constata que ses voeux avaient été grandement exaucés. Mais, autant lui que sa femme étaient des gens très gourmands. Ils ne furent donc pas longtemps satisfaits de leur nouvelle fortune. Ils décidèrent donc qu’il fallait revenir au Ciel pour réclamer davantage encore.

Aussi, le petit Bonhomme la Fève remonta patiemment, de branche en branche, de branche en branche, et finit par atteindre une fois encore la porte de Notre-Seigneur.

Pan, pan, pan ! Pan, pan, pan !

« Qu’est-ça ?

– C’est le petit Bonhomme la Fève !

– Qu’est-ce qu’il demande le petit Bonhomme la Fève ?

– Eh bien, il demande que madame sa femme soit grosse dame et moi gros monsieur.

– Alors, que le petit Bonhome la Fève s’en aille, qu’il redescende sur la terre et, en arrivant, il s’en ira dans les champs et dans les bois et sa femme se fera chouette ! »

Eh oui, voyez-vous, ces deux-là étaient bien trop gourmands,, et ils sont descendus bien bas, plus bas qu’ils étaient réellement.

D’ailleurs, vous ne les entendez pas dans les bois, chanter tous les deux ?
Source : Le Grand almanach de la Vendée, 2009
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3 Responses

  1. Aline dit :

    Qu'est-ça ?

    Ben c'est mouuuuaaa qui suit venue lire le conte. Il est très chouette.

    Bises

  2. patriarch dit :

    J'aimais aussi ces soirées, chez nous…à l'italienne,qui souvent se terminaient par des chansons avec les mandolines comme instruments

    Bonne journée avec bises !!

    PS: mais pour moi, ce n'était que pendants les W-End et vacances puisque pensionnaire !!

  3. Eglantine dit :

    j'adore les petites histoires et j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire

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