Chichis à la fleur d’oranger
Le rêve pour les uns serait d’avoir des ailes,
De monter dans l’espace en poussant de grands cris,
De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles,
Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris.
D’autres voudraient pouvoir écraser des poitrines
En refermant dessus leurs deux bras écartés ;
Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines,
Arrêter d’un seul coup les chevaux emportés…
Désirs, Guy de Maupassant
La vie, dit-on, est un éternel recommencement.
Il y a 16 ans, j’embrassais une nouvelle profession en même temps que mon papa s’envolait pour tutoyer les anges. Une vie qui s’en va, un nouveau départ, la vie qui continue.
16 ans plus tard, j’ai rêvé de mettre les voiles, prendre le large, quitter ce navire sur lequel je tanguais depuis plusieurs mois en essayant de m’accrocher aux amarres d’un travail qui ne m’apportait plus aucune satisfaction, si ce n’est un stress omniprésent et usant.
Je l’ai rêvé… je l’ai fait, je tire ma révérence après 16 ans de bons et loyaux services. Et puis aujourd’hui, dimanche, que défilaient quelques moments de ma vie, me revinrent en mémoire les dernières heures de mon papa. A l’hôpital, où sa nourriture était franchement dégoutante, il nous avait demandé de lui amener des chichis.
Ma tante et moi étions parties lui en préparer vite fait à la maison. Je n’oublierai pas ses yeux pleins de lumière et d’étoiles quand il les avait dégustés. Peu de temps après, il s’esquivait en douceur pour d’autres cieux.
A cette même époque, traînait dans mon placard un appareil à chichis que je n’avais pas encore utilisé. Il est resté dans son placard durant toutes ces années, je n’ai jamais voulu le ressortir.
Et aujourd’hui que la vie m’amène vers de nouveaux chemins, maintenant que je me sens prête à foncer vers des horizons que j’espère bien rendre réjouissants, une envie de chichis s’est nichée dans un petit coin de ma tête.
L’appareil est sorti de son placard. Je l’ai dépoussiéré. Et voilà, je vous offre des chichis.
source recette : Larousse des desserts – Pierre Hermé. J’y ai ajouté ma petite touche personnelle avec le parfum de fleur d’oranger qui me rappelle les desserts de mon enfance.
Ingrédients pour une dizaine de chichis
- 25 cl d’eau
- 60 g de beurre
- 1 pincée de sel
- 60 g de sucre en poudre
- 225 g de farine
- 2 œufs
- 2 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger (ou tout parfum de votre choix)
- Huile de friture
PREPARATION
- Portez l’eau à ébullition dans une casserole avec le beurre, la pincée de sel et deux pincées de sucre.
- Pendant ce temps tamisez la farine dans un saladier, creusez une fontaine et versez l’eau bouillante. Remuez et incorporez le tout avec une cuillère en bois jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène.
- Battez les œufs en omelette et incorporez-les à la préparation précédente.
- Terminez en ajoutant la fleur d’oranger.
- Laissez reposer au frais pendant 1 heure.
- Faites chauffer l’huile de friture. Si vous n’avez pas d’appareil à chichis, pas grave : utilisez une poche à douille, le résultat sera le même.
- Remplissez l’appareil ou la poche de pâte et faites tomber des bandes d’environ 10 cm de long. Laissez-les dorer, retournez-les pendant la cuisson avec une écumoire puis retirez-les et égouttez sur un papier absorbant.
- Saupoudrez les chichis de sucre en poudre et dégustez encore tièdes.
NOTE : le parfum de la fleur d’oranger n’était pas probant au goût. Peut-être faudra-t-il que j’en mette plus la prochaine fois. A moins que le parfum en question se perde une fois dans l’huile de friture.
Le vent dans tes cheveux blonds
Le soleil à l’horizon
Quelques mots d’une chanson
Que c’est beau, c’est beau la vie
Un oiseau qui fait la roue
Sur un arbre déjà roux
Et son cri par dessus tout
Que c’est beau, c’est beau la vie.
Tout ce qui tremble et palpite
Tout ce qui lutte et se bat
Tout ce que j’ai cru trop vite
A jamais perdu pour moi
Pouvoir encore regarder
Pouvoir encore écouter
Et surtout pouvoir chanter
Que c’est beau, c’est beau la vie.
Paroles de la chanson « Que c’est beau la vie » – Jean Ferrat
Ils ont l’air délicieux!
Bonjour,
Vous ne dites rien de vos prochains horizons, mais il n’empêche, à vous lire :
Fichtre ! Quelle audace !
Serait-ce le printemps ?
Le printemps d’un nouvel avenir ?
Le printemps de nouveaux défis ?
« Je l’ai rêvé… » avouez-vous !
Rêver, un simple mot, mais quel mot !
« Rêver » débute ce chant d’espoir et d’optimisme magnifié par Jacques Brel : « La Quête ».
«Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d’une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu’à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l’étoile…»
Je vous souhaite toute la volonté et tout le courage
«Pour atteindre à s’en écarteler
Pour atteindre l’inaccessible étoile»
Cordialement,
Jean-Michel 71
Bonjour Jean-Michel,
La décision n’a pas été facile à prendre, mais elle s’était infiltrée dans mon esprit depuis plusieurs mois déjà. J’avais tenté de la repousser après quelques arrêts de travail pour reprendre des forces. Oui, c’est vrai, j’avais envie de nouveaux défis, envie aussi de ne plus vivre avec autant de pressions et stress, le mal de notre société.
Vous pensez bien que ce merveilleux chant de l’inoubliable Jacques Brel me parle et je vous remercie de me l’avoir remis à l’esprit. Ses mots sont emplis de force et d’espoir, je me les approprie et vais faire ce qu’il faut pour atteindre mon étoile.
Il est trop tôt pour parler de ces nouveaux horizons dès maintenant, mais j’ai tellement d’idées, projets dans la tête qu’il me faut maintenant canaliser et structurer le tout.
Merci de votre passage et de ce message de soutien,
Amicalement,
Marie-France
16 ans ….. il te protège et je suis certaine qu’il va envoir envie de te chiper un chichi ce papa parti bien trop tôt …. essaye les HE de petit grain ou même d’orange 2ou 3 gouttes pas plus tu vas décupler le gout
Merci chère Brigitte.
Je ne pense pas assez aux huiles essentielles, tu as raison je vais tenter l’expérience.
Bises et bon dimanche.
Ton histoire est belle et émouvante … Tu as bien fait de sortir de ce qui ne te convenait plus … Des fois,je me dis que je devrais faire pareil mais je n’en ai pas le courage … Merci pour la recette des chichis … Hier, nous étions à l’Estaque, à Marseille, et nous en avons mangé un tout droit sorti de la friture … Un régal. Il paraît qu’on n’arrive jamais à reproduire les chichis de l’Estaque … On verra ça ! Avec une recette de P.H, je devrais bien arriver à quelque-chose de délicieux aussi … Passe une belle semaine … Bises
Hélène
Merci Hélène, c’est très gentil. Je suis très émotive, alors même des années après j’ai du mal à contenir les sentiments.
Merci de ton passage et belle semaine à toi aussi.
Bises.