Un verre de Montempougne et une petite galipote…
Je vais mal ! tout va mal ! Mon médecin, que je suis allée consulter, a été catégorique :
« Ma p’tite dame, vous faites une crise aïgue d’enflesse du namburé ; je ne peux malheureusement rien pour vous, il faut que vous alliez consulter un ombilicologue ! »
« Un om-bi-li-co-logue ?? Mais ça se trouve où ? »
« Allez donc voir de ma part mon confrère, Monsieur Jarry, vous le trouverez à Pougne-Hérisson, dans le Gâtinais ».
Et voilà, c’est comme ça que j’ai été parachutée, en ce vendredi 13 août 2010, en plein nombril du monde. Monsieur Jarry m’a reçue avec bienveillance et a très vite diagnostiqué le mal dont je souffrais.
Après m’avoir prescrit une cure intensive de minerai de conte, et ce pendant trois jours durant, il m’a jetée dans les rues de Pougne-Herisson en m’administrant un vigoureux coup de pied au cul sensé me remettre les idées en ordre !
J’ai atterri direct à la buvette du village où Yannick Jaulin initiait un groupe d’hommes et de femmes au tamenti… je me suis bien amusée en écoutant leurs joutes verbales en parlanjhe poitevin… puis un serveur m’a proposé un petit verre de Montempougne… ma foi, ça ne se refuse pas… déjà je me sentais mieux… et les petites galipotes qu’il m’a offertes gentiment m’ont rendue toute benaise ! Il me l’avait bien dit le médecin : il faut le croire pour le voir !
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Non, non, je n’ai pas perdu la tête !
Ce week-end, le petit village de Pougne-Hérisson, en pays Gâtinais, entre Poitiers et Partenay, va devenir le nombril du monde, lieu de rencontre et d’écoute des contes, des histoires et des menteries… Ce festival, créé par Yannick Jaulin, se déroule tous les deux ans.
Et cette année, parce que, vraiment, Pougne-Hérisson en a plus que marre d’être à la campagne, le village tout entier va se transformer en mégalopole, Golden city qu’ils ont dit… ça promet !
Pour mieux le connaître,ce village nombril du monde, partez donc à la découverte de la légende de Pougne et des pugnaciens, elle vous est racontée ICI
Et si vous voulez comprendre le charabia que je vous ai raconté plus haut, tout en vous laissant mener par le bout du nombril, allez donc faire un tour sur le lexique ICI.
Pendant la balade, je vous conseille de déguster un verre de Montempougne, la boisson officielle du festival de Pougne-Herisson, accompagné d’une petite gourmandise, une galipote toute croustillante… et n’oubliez pas de lever votre verre en déclamant la citation historique : « fleur de nombril, parfum d’imprévu, en as-tu bu ? ».
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Selon la légende d’Ardin, commune des Deux-Sèvres, les galipotes désignent des petites créatures malicieuses, vêtues de blanc telles des fantômes ; elles s’amusaient à terroriser les enfants ou adultes qui, le soir venu, rentraient chez eux par les chemins de traverse.
Elles revivent aujourd’hui, en pleine lumière, grâce à de délicieux sablés aux formes fantomatiques et surtout au bon beurre de Pamplie (AOC Charentes-Poitou).
La Montempougne, l’elixir de Gâtines qui donne force et vie, et dont la recette aurait été trouvée sur un manuscrit du XIIIe siècle, selon la légende, est le breuvage officiel de la Communauté de Communes Libres Montemboeuf-Pougne-Hérisson ! Deux versions sont proposées : l’alcoolisée pour les adultes, l’autre, sans alcool, pour les enfants, ou plutôt les drôles comme on dit partout en Poitou-Charentes.
En navigant sur le net, je n’ai pas trouvé de recettes, j’ai donc suivi mon intuition en me basant sur les quelques indications trouvées au hasard des sites de Pougne-Herisson (que les puristes me pardonnent, et s’ils passent par là, j’accepte volontiers les conseils).
Les galipotes (pour environ 6 pièces)
Faire une pâte sablée avec 200 g de farine, 100 g de beurre coupé en petits morceaux (j’ai pris du beurre salé, ce qui n’est peut-être pas le cas de celles que l’on trouve à Ardin), 100 g de sucre, 1 oeuf, un càc d’extrait de vanille. Mélanger au robot puis laisser reposer deux heures.
Les galipotes peuvent aussi être garnies d’angélique (surnommée « l’herbe des anges » dans les Deux-Sèvres).
Etaler la pâte et découper au couteau en formes de petits fantomes ; les déposer sur une plaque recouverte d’un papier cuisson, dorer au jaune d’oeuf, et enfourner, four préchauffé, th.6/7.
Attendre qu’elles soient froides pour les décoller du papier.
Le Montempougne
1/4 de cognac
3/4 de jus de pommes pétillant naturel (sans sucres ajouté, sans alcool) bien frais
1 baton de cannelle
quelques graines de vanille (prendre une gousse, et la gratter au dessus du verre)
Laisser macérer le baton de cannelle dans le cognac pendant une demi-heure au frais
puis versez le jus de pommes au dernier moment.
REFERENCES
Les Galipotes d’Ardin
« Les p’tits amoureux », fabriquants de galipotes
Le beurre de Pamplie
Le Montempougne, « les fruits de l’Orbrie »
La véritable histoire de la Montempougne
Le nombril du monde, Pougne-Herisson
Yannick Jaulin, Conteur et créateur du Festival de Pougne-Herisson
Ce m'a l'aire d'être bien bon tout ça !!
Belle journée avec bises !!
J'adore ces histoires.. Et elles se terminent très bien en égénral, de façon gourmande !
J'irais volontiers faire une cure à Pougne-Hérisson; une flute de Montempougne et quelques galipotes ne pourraient me faire que du bien.
J'en parle à mon doc p'têtre que la Mutuelle rembourserait les frais de séjour.
Elles sont merveilleuses tes histoires j'aime beaucoup.
ET puis on s'étonnera que tu en es à signer des dédicaces. C'est que tu as vraiment un don pour l'écriture, c'est toujours un réel plaisir de lire tes billets d'autant que je m'imagine le bonheur qui doit briller dans tes yeux lorsque tu les rédiges.
Quant aux deux gourmandises, douée aussi en cuisine la miss: elle régale et appaise les plus grandes soifs sans
Re- j'ai mis en ligne une éclade, je veux bien ton avis…
Hier à la télé sur TF1 j'ai vu un reportage sur la fête à Pougne- Hérisson. Ben on s'y embête pas !
je suis moi même ben benaise qu'tu sois ragaillardie ! sacre bleu !
merci pour ce moment de bonheur et de rigolade.
ah dame,ol' étions ben vrai qu'on est benèze dans not 79…
i vais gouter ton Montempougne pour me ravir la goule.
Tchin ! tchin, Mamapasta -:) Je reconnais bien là la connaisseuse…
A s'tâter la boulette do g'noï -:)
Bonjour,
Je travaille chez Les P'tits Amoureux, la patisserie qui fabrique les véritables Galipotes d'Ardin, nous vous félicitons pour votre article qui fait la part belle au produits locaux.
Nous vous invitons à venir découvrir nos produits à notre boutique d'Ardin ou dans de nombreux points de vente en Poitou-Charentes et Vendée, vous pourrez y découvrir les saveurs
Bonjour "Les P'tits amoureux" et un grand merci pour votre passage et votre gentil message, je suis heureuse que ce billet vous ait plu. Je ne connaissais pas ces spécialités, je n'avais même pas entendu le nom auparavant, mais une amie qui habite dans le bocage m'a dit en avoir déjà mangé. Je ne manquerai pas de surveiller maintenant les points de vente, et le Poitou ou les
Très bel article, Marie-France ! J'adore.
Bises à vous deux.
Ah … Oh ! J'adore ce billet ! Il a tout pour me plaire !!! Jaulin, le Nombril de Pougne, Ardin, berceau maternel de mon cher, les contes, légendes et bonnes choses à se caler sous le palais. Tu racontes tout ça avec grand bonheur. Maintenant tu dois être en pleine forme après cette cure de jouvence, alors belle journée Marie-France.
Je ne connaissais pas non plus ces spécialités et pourtant ce n'est pas si loin de chez moi ! Il s'en passe des choses dans nos petits pays, il s'en dit de belles histoires avec l'accent et les mots qui parlent bien à nos coeurs et se terminent toujours bien… un p'tit verre à la main ! Qu'est-ce qu'on est bien chez nous, pas la peine de faire des kms et des kms,
Bonjour,
Je viens de découvrir les galipotes, mais je m'interroge : pensez-vous que ce sont des biscuits créés récemment pour évoquer la légende, ou sont réellement des spécialités culinaires anciennes ?
Merci !
Bonsoir CC-cuisine : je pense que ces biscuits ont été créés d'après la légende, leur forme en petits fantomes me le laissent supposer, ainsi que quelques recherches sur le net.
Merci du passage et bonne soirée gourmande,