Spaghetti sauce cajun
Point de recette one pot pasta, cette nouvelle façon de cuisiner qui enflamme la toile et des médias avides de tendances et qui consiste tout simplement à mettre en même temps, dans un même plat, tous les ingrédients nécessaires à votre recette.
Non, une recette classique : les spaghetti vont cuire d’un côté, selon un temps de cuisson éprouvé par des générations d’amateurs de pâtes al dente ; la garniture mijotera dans un autre récipient et viendra se mêler en fin de cuisson, au moment de servir.
Il me fallait cuisiner le mélange cajun de chez Des Epices à Ma Guise.
Instinctivement, j’ai puisé dans la cuisine louisianaise, la cuisine des Cajuns ou Cadiens, nos lointains cousins qui ont peuplé la Louisiane au XVIIIème siècle, après que le Grand Dérangement des Acadiens chassés de leur territoire canadien les ait conduits sur ce nouvel eldorado, alors tout récemment colonie française.
Dans cet insolite et troublant pays de bayous qui a inspiré de nombreux auteurs américains, la cuisine s’est métissée au contact des voyageurs Cadiens et des Créoles, les riches familles aristocratiques originaires d’Europe et les esclaves noirs. On y cuisine notamment la fameuse Jambalaya, l’alligator (eh oui !), les huîtres, le crabe, les soupes de gumbo, les écrevisses à l’étouffée, les crevettes, le poulet, le porc, le boudin blanc… bref, une cuisine très riche de toutes ses cultures qui en fait une des plus intéressante d’Amérique.
Les pâtes sont certainement arrivées plus tard, grâce à l’immigration italienne. Pour ma garniture, j’ai utilisé ce qui est considéré en Louisiane comme la Sainte-Trinité : les oignons, le poivron et le céleri.
INGREDIENTS (pour 4 personnes)
- 400 g de spaghetti
- 1 poivron vert
- 1 branche de céleri
- 1 oignon
- 5/6 tomates entières (ou un bocal de sauce tomates)
- 500 g de grosses crevettes cuites décortiquées
- 100 g de noix de cajou
- 1 cuillère à soupe de mélange cajun de chez Des Epices à ma Guise
- Huile d’arachide
- sel fin et gros sel marin
- Une pincée de piment de Cayenne fort
- Facultatif : fromage râpé
PREPARATION
Les spaghetti
Porter de l’eau à ébullition dans une grande casserole. Dès les premiers bouillons, ajouter une poignée de gros sel et les pâtes. Baisser le feu de manière à maintenir un léger bouillonnement et laisser cuire le temps indiqué sur votre boîte (8 minutes pour moi).
Peler le poivron vert pour le rendre plus digeste. Le découper en brunoise. Découper de la même manière la branche de céleri avec un peu de feuilles. Ciseler finement l’oignon.
Dans une sauteuse, faire chauffer légèrement un peu d’huile et y mettre dans un premier temps l’oignon à blondir pendant 1 minute. Ajouter ensuite le poivron et le céleri. Maintenir sur feu doux pendant 5 minutes.
Peler et épépiner les tomates. Les couper en quartiers et les ajouter à la préparation.
Saupoudrer d’épices cajun, ajouter les crevettes et les noix de cajou. Saler, mélanger et poursuivre la cuisson sur feu doux pendant 5 minutes.
Au dernier moment, ajouter la poudre de piment.
Le service
Mettre les spaghetti dans le plat de service ou les assiettes. Recouvrir de sauce, mélanger. Parsemer éventuellement de fromage râper.
Y’a plus qu’à déguster.
NOTE
Le mélange Cajun de chez des Epices à ma Guise (voir ici) contient : oignon, ail, curcuma, thym, moutarde, origan, piment fort. A noter que Sylvie Jobbin-le-Moal teste et réalise elle-même ses mélanges d’épices.
Mais encore…
Après un plat aussi savoureux, une lecture elle aussi pleine de piment prolongera le plaisir.
Faulkner, « Le bruit et la fureur », un classique que j’ai ressorti de mes étagères pour le redécouvrir dont l’histoire se passe dans le Mississipi. Ou bien Sam Ross, un auteur de polar américain dont je vous livre un extrait.
– T’aimes les Crevettes ? demanda Jo.
– Oui Répondit Tommy.
Elle se mit à couper la tête des crevettes pêchées, puis elle les jeta dans une marmite d’eau qui bouillait sur le poêle de la petite cuisine. Enfin, elle revint s’installer sur le pont, apportant du céleri, des oignons, du persil, et se mit à couper les légumes en tranches et à les hacher sur une planche.
– Une jambalaya de crevettes, voilà ce que je vais faire.
Elle retourna à la cuisine pour mettre du lard à frire. Elle transvasa les crevettes dans de l’eau froide et Tommy l’aida à les décortiquer en admirant l’habilité de ses mains. Adam s’approcha pour leur commander de relever le filet d’essai.
– Qu’est-ce qui se passe ici ?
– On prépare un banquet.
– Pourquoi ?
– Pour rien Adam. (…)
Planté à la porte de sa cabine, Tommy observait Jo qui préparait son plat, ajoutant tomates, sel, poivre de Cayenne et poudre de Chili. A l’exception de sa mère, il n’avait jamais vu une femme faire la cuisine : sa propre femme évitait même d’entrer à la cuisine et, à l’époque, il avait cru que c’était bien ainsi. Maintenant, il était tout étonné de regarder Jo qui goûtait, remuait, ajoutait une pincée de sel. Il avait l’impression d’avoir manqué quelque chose dans la vie.
Extrait de « Rafale sur le bayou » de Sam Ross, extrait que j’ai puisé dans « Le livre de cuisie de la Série Noire » d’Arlette Lauterbach et Alain RAybaud aux Editions Gallimard.
belle recette bien imagée on se croirait en LOUISIANE ou nous sommes allés au printemps , nous avons dormi chez une famille cajun, balade dans un bayou un autre monde
du coup bien sur j’ ai rapporté des épices
merci pour ce petit rappel
bises ANNY
Oh ! la veinarde ! Voilà bien un pays d’Amérique où je rêve d’aller. Je te souhaite une belle semaine, bises Anny.
Bonjour,
Lire et relire cet article avec, en fond sonore, Michel Fugain ou Natasha St-Pier pour parfaire l’illusion d’une balade aux senteurs épicées…
Très belles recette et histoire.
Jean-Michel 71
Tous les acadiens… toutes les acadiennes…
J’aime beaucoup cette chanson, très rythmée et joyeuse, et j’aime en règle générale les chansons acadiennes. Je me souviens à une époque d’Edith Butler qui était formidable aussi.
Bonne journée et merci de votre passage,
Ton plat est très alléchant!
Merci, c’est gentil.