Saint-Jean-de-Monts, au fil de mes souvenirs
Parfois – même très souvent – on me dit :
Mais quelle chance tu as d’habiter dans une région de vacances.
C’est vrai ! J’ai de la chance, c’est sûr, d’y être née, d’y résider et d’avoir l’océan et le marais pour cadre de vie, voire aussi professionnel. Certains paieraient cher pour y vivre toute l’année, respirer les embruns iodés plutôt que la pollution industrielle, et pourtant, le quotidien fait que parfois j’en oublie l’agrément que cette proximité peut me procurer. Quand on a tout juste 15 kilomètres à parcourir pour se retrouver les pieds dans le sable, il y a de quoi se réjouir, j’en conviens.
Mes premiers pas dans le sable, c’est à Saint-Jean-de-Monts que je les ai mis….
Quelques miscellanées de l’enfance… souvenirs couleur sépia
Saint-Jean-de-Monts, mes souvenirs remontent loin, bien loin, à une époque aux couleurs pastels surannées quand nous allions passer les dimanches en bord de mer
La pêche aux pignons, à marée basse, les châteaux de sable, les pique-niques en forêt ou à proximité de la plage de la Tonnelle, autant d’images restées sur papier comme dans les chemins de ma mémoire. Une plage immense, au sable particulièrement fin balayé par une brise légère… une plage et un lieu de baignade particulièrement sécurisants pour la famille.
Le parasol d’une marque d’apéritif fort connue (normal quand les parents ont un café) pour se protéger du vent, la maman assise sur une petite chaise pliante qui tricote tout en gardant l’œil sur ma sœur et moi pendant que nous faisons trempette, le papa parti pêcher un peu plus loin… A proximité, les clubs de jeu Mickey où je rêvais d’aller jouer…
La baignade terminée, nous avions parfois droit à une glace sur le chemin du retour à la voiture. Sur le remblai nous croisions de drôles de machines. Pas volantes, mais bien les roues sur terre – quoi que parfois elles se soulevaient dangereusement – les rosalies sillonnaient l’avenue et le remblai à bride abattue…
Elles étaient là il y a….. euh….. je ne vous dirai pas combien d’années, non mais !…. elles seront encore là je l’espère encore longtemps tant elle font partie intégrante du paysage estival. Les Rosalies, ces petites voiturettes à pédales rigolotes où toute la famille, copains et copines s’entassent pour une promenade divertissante et ludique.
Et puis les années passent…
Et je ne plus vais guère à Saint-Jean-de-Monts, en tout cas pas en période estivale. Un peu comme tous les habitants de la région, je préfère y aller hors saison parce qu’il faut bien reconnaître que l’avenue de la mer, rue piétonne bordée de commerces, bars et bistros est bondée et impraticable en juillet et août… et c’est tant mieux pour les touristes qui semblent apprécier ces bains de foule.
Pas que je la dédaigne mais parce qu’il y a moins de monde bien sûr dès que la saison estivale est terminée, et que c’est un vrai bonheur de flâner en forêt…
… Ou sur le remblai aux premiers jours de printemps, à l’automne et en règle générale le dimanche, dès qu’un petit rayon de soleil veut bien pointer le bout de son nez.
On y croise alors tous les gens du coin, les nantais venus profiter du beau temps, les sportifs, quelques randonneurs en vélo pittoresques avec leurs adorables animaux de compagnie….
J’aime contempler ces images indémodables, toujours les mêmes d’une époque à une autre, de parents et enfants qui jouent ensemble sur le sable…
La végétation sur les dunes est toujours la même…. la municipalité fait d’ailleurs de grands efforts pour la préserver et la recréer à différents endroits du remblai…
Finalement, Saint-Jean-de-Monts restera toujours pour moi…
Cette cité balnéaire à mi-chemin entre la tradition et la modernité. Les immeubles sont certes dominants en front de mer, et pas vraiment ce qu’il y a de plus joli à mes yeux, mais quand on musarde dans les contre-allées derrière la plage ou en proximité de la forêt, on découvre un mélange d’architecture déroutant, propre à tous les lieux touristiques ayant connu l’essor des premiers congés payés.
De vieilles bâtisses haut perchées, parfois sorties tout droit d’un album de contes de fées, côtoient sans complexes des petites maisons de vacances aux volets bleus, jaunes, rouges et parfois quelques petites maisons de pays aux briquettes rouges, rescapées d’une démolition et reconstruction galopantes.
Si à une époque elles me paraissaient ringardes, maintenant je les trouve pleines de charme et elles m’émeuvent ces plaques de maisons aux noms évocateurs, propres aux résidences de vacances….
Ça n’a pas changé depuis que je suis toute petite…En bord de mer, les oiseaux sculptés par les frères Martel sont toujours là, ils traversent les époques, immuables, le regard éternellement rivé vers l’horizon, les vagues, et les mouettes. Et pourtant ils en auraient des choses à raconter s’ils pouvaient parler tant il ont vu défiler des générations de baigneurs en short ou bikini….
…Mais ils doivent maintenant faire amis avec cette baigneuse impudique sculptée par Henri Murail.
De mon enfance, j’ai gardé le plaisir d’aller pêcher les pignons, parce que la gourmande que je suis les dévore aussitôt arrivée à la maison…
Il m’arrive encore de déguster quelques chichis… même s’il ne faudrait pas !… et parce que je n’ai pas trouvé meilleurs qu’ici…
Très récemment, j’ai découvert les halles du centre-bourg, à proximité de la très belle église. Eh oui ! On a beau habiter sur place, parfois on connaît mal ce qui est proche. Je reviendrai d’ailleurs y faire un reportage complet pour mieux vous faire connaître ses commerçants.
Et puis il y avait les marais…
Oh ! oui, les marais, ces paysages qui sont chers à mon cœur. Parce que dans ces marais, j’y ai souvenirs de pêches aux grenouilles, aux anguilles… Parce que Saint-Jean-de-Monts, ce n’est pas qu’une station balnéaire, c’est aussi une terre de marais, ces marais qui longent les petites routes de campagne dès que l’on quitte la ville. Et c’est ce que j’aime, ce contraste entre la cité balnéaire bouillonnante et perpétuellement animée avec ces paysages tellement reposants préservés de la folie constructrice de l’homme.
Les rives bordées de roseaux et d’ajoncs, les iris sauvages au printemps, les yoles, barques à fond plat servant désormais pour la promenade des touristes, des lieux sauvages d’une grande quiétude où parfois se mire dans les eaux une bourrine rescapée du passé.
Oui, s’il fallait encore le prouver, j’aime Saint-Jean-de-Monts, je l’aime avec toutes ses ambiguïtés. Je l’aime un peu comme une vieille amie à qui on pardonne finalement ses petits défauts qui sont autant de qualités lui donnant tout son charme.
Et vous, quels sont vos souvenirs de vacances à Saint-Jean-de-Monts ?
Retrouvez d’autres vidéos et webcams de Saint-Jean de Monts sous ce lien :
http://www.saint-jean-de-monts.com/photos-videos-webcam-panorama-360-3d.html
Ton article me rappelle des souvenirs, j’y allai quand j’étais petite, ma tante y habitait 😉
Merci pour ces jolies photos.
Céline
Sous l’article, c’est ici ? 🙂
J’y ai séjourné une année.
C est une ville très sympathique , votre article est plaisant à lire 🙂 isabelle
Merci Isabelle.
Oh Pierre ! Pas de mauvais esprit 😉
Oui, c’était bien là, commentaire validé, ainsi que pour Monique et Céline.
Une belle région et saint jean de mont toujours aussi agréable … Biz
Merci Nathalie… aussi beau que Noirmoutier 😉
J’adorais faire de la Rosalie !
Sophie
Tu connais alors Sophie ? C’est très marrant la Rosalie, bien longtemps d’ailleurs que je n’en ai pas fait.
Merci Isabelle pour le commentaire.
j’y ai passé mes années collège
Ah oui ? Moi c’était Challans…. Merci du passage Christine, c’est ok 😉
Moi aucun souvenir, je n’y suis jamais allée.
Plein de bises Marie France
Mais tu auras bien l’occasion de revenir, n’Est-ce pas Corinne ?
Je l’espère. J’ai découvert la Vendée en passant chez toi et j’ai une autre image de cette côte et de ce département…Une meilleure image à vrai dire 😉
Plein de bises
Tu es dotée d’une superbe aisance d’écriture, de style et de véracité dans tes mots illustrant toujours parfaitement les détails d’un lieu ou d’une situation. Tu me captives MFT ton reportage est super et au-delà de St Jean tu es tout simplement passionnante ! Quel que soit le sujet ! Respect
Alors toi, ça sent celle qui veut le cadeau 😉
M’enfin, je veux bien te croire quand même, c’est vrai que je suis captivante 😛
Mais MFT c’est toi mon cadeau 😉
J’en veux pas d’autre … Si ce n’est la suite de tes écritures !!!
Non mais ! Mauvaise langue !!!
Très belle description de notre environnement qui permet à chacun de capter les moments qui le ressource ! Océan et ses activités maritimes nombreuses et variées et tumulte d’animation et Marais calme et resté à l’état plus sauvage. Mais aussi cette si belle forêt qui relie Océan et marais en seulement quelques coups de pédales (le vélo est le moyen idéal pour apprécier le territoire). Ces paysages donnent la sensation d’espace, de liberté, de bon air tantôt vivifiant et tantôt apaisant, certains y trouve l’inspiration pour peindre avec des mots ou avec des pinceaux. Faune et flore s’y côtoie quotidiennement à nous d’en prendre soin.
Exactement Fabienne, et vous en savez quelque chose vous qui êtes à proximité.
Ouh ça me rappelle de vieux souvenir ! J’y suis allée étant petite 🙂
Il te faudra revenir Gabrielle, tu verras, le remblai est complètement transformé.
Nous aimons beaucoup cet endroit et tes photos ressemblent beaucoup à celles que j’ai pu prendre pendant nos escapades à bicyclettes. C’est vivifiant mais aussi reposant et j’y puise une certaine sérenité qui me fait du bien.
J’y ai découvert les pignons que je ne connaissais même pas de nom et j’ai apprécié leur dégustation. Un petit paradis en somme pour celui qui veut bien se donner la peine de regarder autour de lui.
Des bises nantaises
Ah ! les pignons Domie, au plaisir de les pêcher, il y a celui plus grand encore de les déguster. Je les mangerais sur la tête d’un pouilleux !
St-Jean, je le connais depuis que je suis toute petite ! On louait dans un sous-sol ou un garage pour trois fois rien. On allait à la plage des Demoiselles (oui, ce n’est pas vraiment St Jean de Monts, je sais). Les beaux étés de mon enfance…
Mais si, la plage des Demoiselles c’est Saint-Jean-de-Monts 🙂 De jolis souvenirs A.F.
Bonne journée et à bientôt,
30 ans…
Il y a, déjà, 30 ans !
C’est si proche et en même temps vraiment éloigné…
Mes premiers pas au pays de monts furent magistraux.
Auparavant mes sandales foulaient le bitume parisien !
Puis vint mai 84.
Mois malin n’est-ce pas, d’ailleurs selon le dicton « j’ai fait ce qu’il me plaisait… »
Alors hissant la voilure, mes brodequins prirent le large, et sans encombre, sur le littoral me conduisirent…
Depuis, ivre d’embruns, ivre de mousse salée, ivre de houle… grisé de sable, grisé de roseaux, grisé de pins mes sandales, sans scandale sur le sable dessine des tables garnis de ricochets.
Je me souviens de mon premier ricochet… Depuis ce jour, le minéral me dévoile sa nature ! Cet élément n’est pas figé et sous la langue mousseuse de l’océan, la roche arrondit ses angles afin de ne point meurtrir les chairs des êtres.
Depuis 30 ans je suis tous les jours en vacances…
Plip, je vous connais bon acteur… je vous découvre aussi amoureux des mots et j’aime. Merci de votre visite et au plaisir de vous revoir.