Rata de têtes de margates – seiches –
Le rata de seiches, ou rata de margates (morgates à l’Île d’Yeu) – nom usuel donné à la seiche en Vendée – est un incontournable de la cuisine populaire des pêcheurs, aux Sables-d’Olonne (la Chaume), à l’Ile d’Yeu et à Noirmoutier. Un de ces plats traditionnels, économiques, cuisinés avec les produits du bord parce qu’on ne jette rien, c’est bien connu.
Les femmes de pêcheurs ont l’habitude de mêler dans ce grand ragout ou fricot, les blancs ainsi que les têtes. Par facilité, je cuisine surtout les blancs, ceux-ci étant d’apparence plus propres sur eux, une fois nettoyés de leur encre.
C’est un tort car les têtes sont beaucoup plus savoureuses. Certes, il faut les nettoyer, ça demande du temps, et c’est un peu rebutant au départ. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Suivez-moi en cuisine.
INGREDIENTS
- Têtes de margates (ou seiches) (environ 1 kilo)
- 1 litre de vin blanc
- 1 petit verre de cognac
- 6 petites pointes d’ail
- 1 kilo de pommes de terres
- 5/6 tomates
- 1 citron
- Huile d’olive
- 1 trait de vinaigre de vin blanc
- Gros sel
- 1 oignon
- 1 bouquet garni
- sel – poivre
- 1/2 cuillère à café de piment d’Espelette
- 6 pistils de safran
PREPARATION DU RATA DE SEICHE TRADITIONNEL
1/ La pré-cuisson des têtes
Il faut les précuire et les nettoyer. C’est là l’opération la plus longue. Portez à ébullition de l’eau additionnée de gros sel dans un faitout, avec le jus d’un demi-citron et un bouquet garni. Jetez dedans les têtes de margate dès les premiers bouillons, et laissez cuire pendant 45 minutes.
Après cuisson, égouttez et laissez tiédir (n’attendez pas qu’ils soient froids) et retirez au maximum la peau granuleuse et noire, ça part facilement. Retirez aussi les yeux (je sais, c’est gore !). Réservez.
2/ Le mijotage
Versez l’huile d’olive dans la cocotte. Faites légèrement chauffer et ajoutez les têtes nettoyées. Remuez sur feu vif pendant 2 ou 3 minutes puis flambez avec le cognac. Baissez le feu, déglacez avec le vinaigre quelques secondes et mouillez avec le vin blanc.
Pelez les tomates, coupez-les en quartiers.
Ajoutez dans la cocotte les pointes d’ail, les tomates, le jus du demi-citron restant, salez et poivrez.
Laissez mijoter pendant 15 minutes, puis ajoutez les pommes de terre coupées en quartiers si elles sont trop grosses, ou entières si ce sont des petites grenailles. Poursuivez la cuisson pendant encore une vingtaine de minutes.
5 minutes avant la fin, récupérez un peu de sauce dans un bol et mélangez-y les pistils de safran. Rajoutez dans la cocotte, saupoudrez de piment d’Espelette.
Si vous aimez, vous pouvez au dernier moment ajouter un peu de crème fraîche. C’est facultatif.
Y’a plus qu’à déguster. Avec un Blanc de Brem, un Muscadet ou un Mareuil blanc, y’aura pas faute de goût.
la saison de la pêche est arrivée ici leur petit nom est morgate
direction hoëdic pour nous
je ne manquerais pas de les cuisiner selon ta recette
nettoyer les têtes c ‘est beaucoup de travail , mais quel régal ensuite
ANNY
Coucou Anny, j’ai honte en voyant ton commentaire car ça fait un moment que je me dis qu’il faut que je t’écrive… et le temps passe, et je ne le fais pas. Monsieur est allé du côté de Hoëdic, y’a pas longtemps, mais il est revenu bredouille. Oui, effectivement, en Bretagne (et à l’Île d’yeu aussi, qui est pourtant vendéenne) on les appelle morgates.
Bises et à bientôt,
coucou, je fais la même sans les patates, et l’accompagne de riz blanc ou de quinoa… tu m’en veux ???
Oh ! non, ma chère Elisabeth, même que j’en veux ! J’aime beaucoup le quinoa. Merci de ton petit coucou et bonne journée ensoleillée sur ton île.
Avec l’encre comme au pays basque c’est bon
Une excellente idée, Pinkus, pour ce rata. J’utilise souvent l’encre pour faire des risottos ou des pâtes, mais des calamars ou seiches à l’encre (en Espagne, ils font beaucoup aussi), je n’y pense pas assez.
Super ta recette il faut que tu essaies mon poulpe à la nicoise rien à voir mais très bon aussi
y a t’il une place pour un homme…
Je pêche les morgates au large de St Gilles Croix de Vie sur les côtes de l’île d’Yeu, elles pullulent au mois d’août… Je sais parfaitement cuisiner les blancs de morgates mais les têtes je n’ai jamais essayé… Grace à vos conseils, je vais pouvoir le faire… Je ne manquerai pas de vous tenir informer des résultats…
Merci mesdames…
Oh ! Mais bien sûr que oui, et même avec grand plaisir car ici, tout le monde est le bienvenu, et sans limites d’âge, dès lors que l’on parle cuisine, gastronomie, gourmandise…
J’ai moi-même longtemps cuisiné essentiellement les blancs, et pourtant quand j’étais gamine, maman cuisinait aussi bien les têtes que les blancs, et j’adorais.
Essayez, vous verrez que c’est délicieux. Vous pouvez aussi les préparer en salade, après cuisson, une fois qu’elles ont refroidi, avec une vinaigrette aillée et un petit trait de crème sur la fin.
Bonne semaine et revenez quand vous voulez, la porte est grande ouverte.
aux sables d’olonne les seches restaient sur la plage et les femmes ont apris a les cuisiner car les temps etaient dur dur il n’y avait pas grand chose a manger.
donc vinaigre blanc oui mais les moyens de mettre du vin blanc
Bonjour Noëlle,
vous avez entièrement raison. Il en était ainsi pour la plupart des plats traditionnels. Pas plus que n’entrait le cognac et le safran. C’est un rata modernisé avec les produits actuels que j’ai réalisé là.
Bon dimanche à vous.
ca y est mesdames je viens de preparer votre recette impatient d’y gouter je vous dirai prochainement si c’est vraiment bon
Merci d’avance bises et à bientot
J’attends avec intérêt et grand plaisir votre retour ! A très vite Jean-Marc et bonne dégustation.
La seule recette trouvée sur le Net pour les têtes de morgate !
Mais merci beaucoup, c’était excellent !
Bonjour Jackie, c’est vrai que les têtes de margate ne sont pas tellement cuisinées – souvent en revanche par les pêcheurs qui en apprécient toutes les qualités. Perso, j’en mange depuis que je suis petite, car mon papa en pêchait souvent. J’espère que vous aurez apprécié la recette. Bon week-end de 1er mai.
« parce qu’on ne jette rien c’est bien connu » mouhahahah je suis inscrit maritime à la pêche depuis 1981 et croyez moi si vous voulez c’est plus de 60% des espèces pêchées au chalut qui ne sont pas commercialisées et sont rejetées à la mer bien souvent mortes!!!
une des raisons qui m’ont poussée à la reconversion
oui ca me révolte fille de marins sur yeu,on ne jette certainement » un « boute » de peusson » ou un morceau de poisson, je viens d’acheter des tetes a la seule poissonnerie de l’ile et je vais me faire un super rata ce gaspillage m’écoeure, , mais j’étais tres heureuse de trouver sur l’étale des tetes de morgattes, n ‘ en ayant pas mangé depuis un an le poisson etait rare ce matin sur l’étal du poissonnier , crevette vivqntes 44 euros le kg langoustines déglacées 13.90 le kg etc….
recette précieuse….surtout sur l’explication pour nettoyer les t^etes quand on est néophyte…merci beaucoup.
Avec grand plaisir. C’est tellement rare que l’on évoque les têtes de seiches sur les recettes que l’on trouve sur internet.
Je suis ravie de trouver recette pour les têtes de seiches. Je les préparais au court-bouillon puis en vinaigrette. Je cherchais une autre façon de les préparer me voici ravie de trouver votre recette.
Bonne journée de la part d’une cotentinoise.
Merci chère cotentinoise pour ce sympathique commentaire auquel j’ai mis un temps fou à répondre, honte sur moi ! Je suis ravie que vous ayez trouvé votre bonheur, il est vrai que les recettes de tête de seiche ne sont pas légion, parce qu’il est rare d’en trouver chez les commerçants. C’est dommage de se priver d’un mets aussi bon.
Je vous souhaite un bon week-end.
Merci pour la recette, elle est dans mes favoris.
En novembre dernier, de passage en Vendée (où j’ai vécu plus de 20 ans, aux Sables), j’ai trouvé des têtes de seiche aux halles de la Roche sur Yon : le rêve. En plus, le poissonnier les avaient déjà nettoyées ! Il m’a d’ailleurs donné un conseil surprenant : passer les têtes de seiches au congélateur avant de les cuire, ça « casse les fibres et rend les têtes plus moelleuses à la cuisson ». Et je confirme !
Autre chose modifiée sur la recette (je sais, on n’est plus trop dans une recette de « pauvres ») : à la place des tomates (pas la saison), j’ai ajouté un petit bocal de soupe de poisson Made in Vendée 😉
Hé bien, comment dire… Je crois que j’ai été couronnée Reine du rata de seiches !
Merci Marie-France, on partage la couronne ? 😉
Bonjour Manue, et merci pour ce message enthousiaste. Il est plutôt rare de trouver des têtes de seiche chez les poissonniers, mais je ne suis pas surprise qu’aux Sables, sous les halles, les commerçants en proposent.
Concernant la technique, je la connaissais pour le poulpe dont je casse ainsi les fibres au congélateur, en revanche j’ignorais que c’était conseillé pour les têtes de seiche.
Alors sinon ! bravo ! J’applaudis l’idée de la soupe de poisson ! Je suis même jalouse de ne pas y avoir pensé 😉 Merci, je le reproduirai une autre fois. Je fais aussi souvent des bisques avec des carapaces et têtes de langoustines ou crevettes (je les congèle en sacs pour les utiliser au besoin), et ça pourra convenir de la même manière.
Vous avez bien mérité le titre de Reine du rata de seiche ! Je me prosterne 😉
Je vous souhaite u bon week-end.
Amicalement,
Marie-France