La Confrérie de la Jubilation…
Je suis fascinée par les confréries – surtout gourmandes -, elles représentent pour moi un monde un peu mystérieux, dans lequel il n’est pas aisé de pénétrer. Elles puisent toujours leur origine dans une histoire très riche, les membres perpétuant encore de nos jours des pratiques ancestrales pour défendre un produit typique de la région.
Pour exemple cette Confrérie de la Jubilation, fondée au début du XVIIIe siècle à Toulouse, une des plus anciennes sociétés gastronomiques de France.
Voici les conseils qui étaient prodigués aux Frères Jubilants, vers 1730, au moment de leur admission :
Aie près du mur, à l’ombre de la maison, une treille de muscat ou d’autre bon raisin, fais en sorte que ta porte et ta fenêtre soient entourés de pampres, ne dédaigne pas de cultiver dans ton jardin ail, échalote, artichaut ; que par tes soins ton office ne soit jamais vide, mais qu’il y soit pendu deux ou trois jambons, un ou deux gigots, et, selon l’époque, des bécasses, des perdrix, des lapins, des chapons, des levrauts, des pâtés froids, des saucisses et des cervelas, et d’autres friandises qui rendent bien joyeux. Voilà ce que nous attendons de toi, et bien d’autres actes qui prouveront que tu as bien reçu la présente de ton fondateur.
(source : André Castelot, L’histoire à table, si la cuisine m’était contée…
Je vais faire miens ces préceptes, même sans avoir été adoubée officiellement, et je vais vous préparer des recettes jubilatoires, parce qu’aujourd’hui je suis d’humeur joyeuse, il fait grand soleil, le jardin est tout blanc sous le givre matinal, janvier se termine, les jours se rallongent…. et dans un mois et demi, c’est le printemps, youpi !
Bon dimanche jubilatoire à tous…
Ô grande Prêtresse pourras-tu m'introniser dans l'ordre de la Jubilation !