Charlotte au chocolat et à la Trousseminette

Que ce cache-t-il donc derrière ce nom un tantinet coquin, la Trousseminette ?

Je vous rassure, rien qui ne puisse choquer vos chastes oreilles, chers lecteurs, mais… mais….

Tout simplement un généreux apéritif aux doux parfums canailloux. Vous vous servez un petit verre, déjà des senteurs légères et friponnes de guigne et d’épine s’échappent gaillardement du verre et vous titillent lestement les narines, un délicieux préliminaire avant le plaisir lent et voluptueux de la dégustation qui va suivre.

Mais non je n’exagère pas ! Ou presque pas…

La Trousseminette, cela va forcément vous faire penser à l’apéritif bien connu en Vendée, la Troussepinette, juste une lettre les différencie. Quand Patrick Grenson, vigneron à Brem-sur-Mer, a mis au point sa Trousseminette, il a tenu avant tout à se différencier de l’apéritif industriel vendu en grandes surfaces ou dans les lieux touristiques du département, apéritif qui, s’il continue malheureusement à toujours porter le nom originel de troussepinette, n’en a plus aucune des qualités, puisque fabriqué avec des vins bas de gamme de la communauté européenne, de l’eau de vie à l’origine incertaine et de simples arômes d’épines.

Si vous voulez goûter une troussepinette digne de ce nom, la vraie de vraie (encore que, là encore, chacun possède sa recette), il vous faudra tout simplement faire ami-ami avec un vendéen fabriquant lui-même cet apéritif si renommé chez nous !

Source photo : Vins de Vendée

La Trousseminette se démarque donc de ces insipides ersatz pour touristes, par sa qualité même et l’authenticité des ingrédients :

…en majorité des épines noires ramassées à la main, puis un peu de feuilles de guigne, des vins des Fiefs vendéens, essentiellement de Brem-sur-Mer (cabernet franc et cabernet-sauvignon), de l’eau de vie de vin fabriquée localement, du sucre. Quelques petits ingrédients secrets dans la marmite magique complètent harmonieusement le mélange et  font toute la différence.

La Trousseminette s’apprécie à l’apéritif, mais pas que. Elle peut aussi être utilisée en cuisine où elle se révèle épatante dans de nombreux plats.

Pour vous le prouver, je vais vous proposer plusieurs recettes, en commençant aujourd’hui par le dessert. Cette jolie charlotte au chocolat est un éveil au si charmeur péché de gourmandise !

Dans le panier (pour 4 charlottes individuelles ou une grande) 

32 biscuits à la cuillère (j’ai utilisé des boudoirs, car je n’avais que ça dans mes placards, mais les biscuits seront vraiment meilleurs et plus moelleux)
200 g de chocolat noir
4 œufs
10 cl de Trousseminette
25 cl de crème liquide bien fraiche.
60 g de sucre en poudre

La préparation

Cassez le chocolat en morceaux et faites-le fondre au bain-marie sur le feu.

Pendant ce temps, cassez les oeufs dans une terrine, en séparant les jaunes des blancs. Quand le chocolat est fondu, laissez tiédir et incorporez hors du feu les jaunes d’oeufs en mélangeant l’appareil, puis ajoutez le sucre.

Montez la crème en chantilly et ajoutez-la à la préparation précédente.

Battez les blancs en neige ferme et ajoutez-les également au mélange en veillant à ne pas trop les casser pour conserver un volume aérien.

Mettez un papier cuisson sur une plaque et posez vos cercles dessus. Versez la trousseminette dans une assiette creuse et trempez très légèrement les boudoirs sur un côté seulement pour éviter qu’il ne s’imbibent trop et s’affaissent. Disposez les boudoirs sur les parois à l’intérieur des cercles, puis répartissez au milieu la mousse au chocolat. Conservez au frais la trousseminette restant dans l’assiette.

Faites prendre au frais pour quelques heures, l’idéal est de le préparer la veille.

Au moment de servir, faites chauffer la trousseminette, flambez et versez sur le dessus des charlottes ; dégustez sans attendre.

Pour écouter Patrick Grenson expliquer les bases de la trousseminette, cliquez ICI