C’était bien chez Laurette

Je suis triste aujourd’hui.

Le chanteur de ma jeunesse s’en est allé tutoyer les anges. Peut-être allez-vous trouver ça bien ridicule d’être attristée par la disparition d’un artiste, mais Michel Delpech – à mes yeux, c’est tout un symbole.

Il m’a suivie durant toute ma petite jeunesse, mon adolescence et même à l’âge adulte. Dans la maison familiale, j’ai été biberonnée puis nourrie aux chansons populaires. A l’heure où beaucoup de jeunes de mon époque s’époumonaient sur les musiques des Beatles, des Rolling Stones et plus tard des groupes de hard rock, je me réjouissais en écoutant les chanteurs – jeunes ou même plus vieux – dans les émissions de Guy Lux, Drucker et chez les Carpentier.

J’ai toujours aimé, et j’aime toujours la chanson. Qu’elle soit des années 30 – 40 – 50 jusqu’à nos jours, la chanson me fascine parce qu’elle représente un pan de son époque. J’aime les chansons, mêmes celles que la presse – de manière souvent péjorative – surnomme populaires, ce qui aux yeux de certains peut paraître ringard. Alors je dois être ringarde, mais j’assume mes goûts.

J’aime les textes, qu’ils soient simples ou pour certains éveillent les consciences. J’aime quand les mots se coulent avec harmonie sur les vagues des mélodies que l’on prend plaisir à fredonner, à tous moments de la journée.

Dans la cuisine de mes parents, le dimanche matin, pendant que maman préparait le poulet du midi ou nettoyait les grenouilles pêchées dans les marais par papa, le balancier en cuivre de la pendule de la grand-mère était rythmé par les flonflons des émissions d’accordéon sur RTL et ensuite des séries de chansons de l’émission radiophonique « stop ou encore ». Je les écoutais, le nez collé près du vieux poste de radio qui grésillait souvent. Michel Delpech, pour moi c’était forcément encore !

Les paroles de ces chansons, je les recopiais sur un cahier – que je viens de retrouver. Bien désuet – et bien ringard n’est-ce pas ? Mais que de souvenirs ?

Le chanteur aux beaux yeux et au charme fou, avec lequel j’aurais volontiers dansé pour un flirt avec toi, a accompagné mes premières années avec ses mélodies inoubliables et ses textes tout aussi ancrés dans la mémoire : pour un flirt, Whight is White que tous les hippies n’ont pas oubliée, chez Laurette à la mélodie si nostalgique, les divorcés, que Marianne était jolie, le chasseur, quand j’étais chanteur… autant de textes qui nous font traverser toute notre histoire.

Les artistes n’échappent pas à la règle, comme nous tous ils subissent les aléas de la vie, les maladies.

La disparition de Michel Delpech représente à mes yeux la fin de toute une époque et me fait encore plus comprendre combien le temps passe inexorablement.

Bon voyage parmi les étoiles cher Michel Delpech….

https://youtu.be/fclo2jWXf9A