La veillée du week-end, ou l’histoire d’un loup qu’avait très faim

Prenez place autour de la cheminée, petits et grands enfants, venez près de moi sur le banc… hé toi le petit drôle, approche-toi de ma dorne… je vais vous conter une jolie histoire, celle du loup qu’avait très faim et qui voulait manger les brebis…

C’est l’histoire d’un loup qu’avait très faim
qui se promenait sur les chemins
quand il rencontrit
3 jolies brebis

une blanche
une noire
et une qu’avait le cul si déplumé
qu’on voyait la Méditerranée

le loup dit à la blanche
faut que je te mange toi faut que je te mange toi
oh non mange la brebis noire

faut que je te mange toi faut que je te mange toi
oh non mange la déplumée

faut que je te mange toi faut que je te mange toi
oh bè non j’ai que la peau et les os
j’ai le cul si déplumé

t’as qu’à attendre on va chez la cousine Jeanine
manger des grosses pralines
quand on reviendra on sera bien grasses, t’auras qu’à nous manger

Elles ont mangé des pralines
Chez la tante Jeanine
La Blanche et la noire sont devenues si grasses
Que leur derrière traînait par terre comme un boudin de chez Dru

Mais la déplumée, elle toujours aussi maigre
Vendait ses pralines sur les plages de la Méditerranée
A défaut de se remplumer
Elle garnissait son petit panier

Et quand elles sont revenues le loup les attendait
Svelte agile affamé

faut que je te mange toi faut que je te mange toi
Oh non pas moi mange la blanche

faut que je te mange toi faut que je te mange toi
oh non mange la déplumée

faut que je te mange toi faut que je te mange toi
Oui mais t’as vu que je suis toujours aussi déplumée
T’as qu’à me biser le derrière si tu veux que je me remplume

Et là dans son derrière
il a vu la Méditerranée,

il a vu son petit panier plein de pralines
L’eau était si bleue
Il a plongé dedans et s’est noyé dans les moutons de la mer

Et elle la déplumée s’est mise à chanter
faut que je te mange toi faut que je te mange toi…..

Voilà, je referme mon livre pour ce soir.

Ce joli conte est extrait du spectacle, « La tournée du Ponant«  de Yannick Jaulin, conteur poitevin, poète rabelaisien, nomade et funambule de la langue comme il se définit lui-même, qui a su dépoussiérer l’image ringarde donnée par les médias au conte et, sur les scènes de France ainsi qu’à l’étranger, il se fait le porte parole de son village.

Cet extrait a été publié avec son aimable autorisation… merci Yannick, à tantôt !