salade marine aux petites pommes-de-terre nouvelles
Le dimanche matin, dès que les premiers jours d’été montraient le bout de leurs chauds rayons, papa préparait son matériel de pêche, maman le pique-nique, les cousins de Nantes nous rejoignaient et nous partions pour une chouette journée au bord de la mer.
La petite 4L familiale nous amenait souvent vers Noirmoutier ; un rituel, le passage du Gois – à cette époque le pont n’existait pas encore. Maman aimait bien le prendre, notamment quand ma soeur ou moi avions été malades, car elle disait que l’air y était très revigorant.
Nous nous arrêtions pour y ramasser quelques palourdes, mais papa préférait aller plus loin, à l’intérieur de l’ile, dans l’adorable petit hameau de la plage du Vieil ; maisons blanches, roses trémières servaient d’écrin à un petit chemin qui descendait jusqu’à une belle plage où, à marée basse, nous pouvions nous adonner à la pêche à pied : bigorneaux, berniques, petits crabes n’avaient qu’à bien se tenir !
Maman étalait les couvertures sur le sable, puis elle ouvrait le parasol et ma soeur et moi, après nous être mises en maillot de bain, chaussions nos sandales en caoutchouc, pour ne pas nous faire mal aux pieds sur les rochers ; chacun partait avec son petit panier pour ramener le repas du midi ou du soir. Enfin, pour moi, la pêche ne durait jamais bien longtemps car je n’en étais pas fana ; je revenais très vite sur la plage et préférais rester seule, avec un livre.
Quand la pêche était finie, sur le coup de midi, nous reprenions alors la voiture et nous rendions dans une forêt proche, soit près de Barbatre, à l’entrée de l’Ile ou bien sur le continent, à la Barre-de-Monts. C’était la course pour trouver des tables de pique-nique disponibles ; maman étalait un linge sur la table, puis sortait le paté ou les rillettes maison, la salade de tomate, le poulet et les chips, les hommes, eux, ouvraient le vin et le repas pouvait commencer. Fromage, fruits et gâteaux clôturaient ce beau repas convivial et joyeux.
Après le repas, hommes et femmes jouaient aux boules, mais nous, les enfants, il nous fallait encore être patients deux bonnes heures avant de pouvoir enfin aller nous baigner ; jouer aux raquettes, faire des colliers ou des boucles d’oreilles en emboitant les aiguilles de pins… puis, enfin le moment tant attendu… « maman, maman, allez c’est l’heure, on y va… »
De belles images qui me reviennent en évoquant cette époque, à la fois lointaine et si proche dans ma mémoire, avec toujours le souvenir de l’absent chéri…
… des souvenirs familiaux afin de vous présenter cette salade très iodée : petites pommes de terre nouvelles de Noirmoutier, bigorneaux, crevettes grises, fleur de sel… je l’offre à Patrick, dans le cadre de son concours de recettes simples de la mer parfois compliquées.
Prévoir un panier de pêche rempli de :
– coques
– bigorneaux
– crevettes grises (des petits boucauds)
– quelques petites pommes-de-terre nouvelles de Noirmoutier
– une betterave cuite.
Je ne vous donnerai pas de proportions, je vous laisse mesurer vous-même votre gourmandise…
PREPARATION
Les bigorneaux
Mettez sur le feu une casserole remplie d’eau salée (je mets du gros sel gris de mer), parfumée d’un bon bouquet garni et à ébullition jetez les bigorneaux ; comptez 3 mn puis égouttez les bigorneaux et mettez-les à tiédir à température ambiante.
Les crevettes grises
Même préparation et même temps de cuisson.
Les pommes de terre
Les petites pommes de terre nouvelles ne demandent pas forcément à être pelées ; personnellement, je les frotte au gros sel dans un sopalin puis je les mets à cuire dans une eau bouillante légèrement salée pendant 15 mn. Les égoutter après cuisson et les laisser tiédir.
Les coques
Mettre un petit verre de vin blanc dans une casserole avec bouquet garni et oignon, poivrer, ne pas saler car les coques le sont déjà naturellement puis laisser ouvrir 1 minute ; c’est très rapide, éteindre aussitôt qu’elles sont toutes ouvertes, car elles sont bien meilleures quand leur chair est encore moelleuse. Conservez le jus de cuisson.
Présentation dans l’assiette
Le plus long sera de sortir les bigorneaux de leur petit coquille protectrice, avec une aiguille, puis d’enlever la peau des crevettes.
Coupez les pommes de terre en deux et mettez-les au milieu de votre assiette ; ajoutez bigorneaux et crevettes décortiquées, répartissez les tranches de betterave autour.
Préparez une vinaigrette avec huile d’olive, vinaigre de muscadet, 1 càs du jus des coques, 1 trait de citron, quelques brins de ciboulette, un petit tour de moulin à poivre et répartissez dans l’assiette.
Pour la finition, quelques grains de fleur de sel et votre assiette est prête.
Pour l’accompagner
c'est bien bon tout ça !!!
belle soirée avec bises.
Cette salade est très sympa. Juste un peiti truc, concernant les crevettes grises, c'est comme les roses : on fait bouillir, on plonge les crevettes, et dès que ça re-boue, on éteind et on égoutte. Perso, je mets sur papier journal avec du gros sel pour refroidir, c'est trop bonnnnnn
Marie-France, j'arrive ! C'est une assiette faite pour moi ça ! Mmmm…
Bisous…
J'imagine trop bien ces petits trésors de la mer ainsi accompagnés: les petites de Noirmoutier, troooooop booon. Ah la la tout en simplicité et en finesse. Et en prime, plein de souvenirs si chargés de tout ce qui fait l'enfance. J'adore.
Rebizzzz
Ça fait envie une journée comme celle la! Ça me rappelle quelques souvenirs… Ah c'est beau la nostalgie!
Ils sont beaux ces coquillages, ils sentent la mer et la fraîcheur jusqu'ici.
De jolis souvenirs … Ça me rappelle (un peu)le spectacle du conteur Gérard Potier : "Beaux et courageux" où il raconte ainsi ses virées à la mer. "Quand est-ce qu'on arrive , c'est encore loin la mer ?"
Bon dimanche Marie-France !
Super Marie-France ce talent de conteur pour évoquer l'histoire d'une recette en avant-première de sa présentation.
Les photographies participent à donner une tonalité nostalgique au récit, lequel montre bien que pour toi la salade marine est bien plus qu'une simple recette…
C'est super bon, je prends tout sauf la betterave rouge cuite. Les coques plutôt deux fois d'une! Bisous
plein de bonnes choses y compris les souvenirs familiaux. très sympa!bonne soirée.
C'st tout ce que j'aime !
La petite histoire qui accompagne la recette est charmante !
Amitiés d'Isa-Marie
C'ets bon dfe te lire, on sent la nostalgie mais aussi la simplicité des bon pique nique, des bons produits!
ta recette hummm elle me tente avec de petites grenailles ou de la bonnotte!
merci mf!
bisous
La présentation des plats à l'air alléchante ça donne vraiment envie d'aller dans ce restaurant. J'aime bcp la gastronomie. Un peu trop d'ailleurs ce qui me vaut des kilo superflus que j'ai du mal à perdre 🙁
http://estran.canalblog.com/archives/2010/06/05/18003898.html
;-))
Bravo pour cette Jolie recette et ce récit qui méritent amplement la première place 😉 !!!
Merci merci, Patrick et Nawal… C'est épatant, j'en reviens pas d'avoir gagné ce si beau livre, j'en rêvais sans espérer que ça m'arrive…
Trop génial !
Chouette recette, mais surtout chouette ambiance des pique-niques familiaux. Bravo.
l’histoire est très jolie, les photos aussi…. et le reste alouette….
Merci Elisabeth, ma petite alouette noirmoutrine.