L’œuf de Pâques Gargantua

Je vous laisse découvrir cet étonnant œuf de Pâques, recette et textes issus de l’Almanach des Gourmands1921.

Dans sa présentation qu’il fait de cette recette, au sein d’un autre ouvrage de référence, l’almanach historique de la Gastronomie française, Christian Guy indique que la coutume des œufs de Pâques, pas forcément en chocolat, marquait lorsqu’on observait carême – les jeudi et vendredi saints – un retour vers les fastes alimentaires.

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Vous casserez d’abord deux, trois ou quatre douzaines d’œufs et vous séparerez au fur et à mesure les blancs des jaunes. Vous prendrez une vessie de cochon parfaitement bien lavée, nettoyée et purgée de toute sa mauvaise odeur, et dont la capacité soit égale au volume de tous vos jaunes que vous verserez dedans.

Cette opération faite et la vessie bien liée par le haut, afin que l’air n’y pénètre point, vous la suspendrez dans une marmite remplie d’eau bouillante et l’y laisserez le temps suffisant pour que ces jaunes ne forment plus qu’une masse, et se soient tout à fait durcis dans ce bain-marie.

Vous retirerez de la vessie, qu’il faut couper, cette masse qui a pris, grâce à la rondeur du vase, la forme d’un œuf. On verse ensuite dans une vessie beaucoup plus grande que la première, les blancs mis à part, et l’on y introduit l’œuf jaune qui, par sa pesanteur spécifique, demeurera suspendu au milieu de cette masse glaireuse. Après avoir fortement lié par la partie supérieure cette seconde vessie, on la plonge entièrement et on la fixe suspendue dans un grand récipient rempli d’eau bouillante. On l’y laisse jusqu’à ce que les blancs, qui recouvrent entièrement le jaune, soient parfaitement durs.

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Lithographie de Honoré Daumier

On fend ensuite cette vessie. On en retire un œuf artificiel et on le sert sur un lit végétal ou sur une farce de volaille.

JOYEUSES PAQUES

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