Les cochons cul noir du Limousin chez Caroline Feugeas – La Corrèze Part. 1
Pour démarrer ma série d’articles sur la Corrèze, je vais vous parler d’une femme épatante.
Je suis heureuse d’avoir croisé son chemin et de tisser avec elle et son mari une belle amitié.
Depuis que mes pas – ou plutôt mes écrits – m’ont amenée en Corrèze chez mon éditeur briviste, il y a déjà quatre ans, je vais de rencontres en découvertes très riches. C’est le cas avec Caroline Feugeas, jeune femme pleine de talents et de caractère dont l’apparente fragilité ne laisse pas imaginer le métier qu’elle a eu le culot de prendre à bras le corps il y a plus de deux ans.
Si je vous dis qu’elle a délaissé un travail de secrétaire de Direction pour élever des cochons cul noir, vous allez peut-être penser à un coup de tête extravagant, comme celui des doux-dingues éleveurs de chèvres dans le Larzac durant les années 60/70. Sauf que dans ce cas précis, le projet est mûrement réfléchi. Au fil des semaines et des mois, Caroline -avec l’aide de son mari Fabien, a mis en place une activité pérenne qui lui a permis, lors de sa création, de recevoir le prix spécial du jury au cours du concours régional « Envol au féminin » organisé par la CCI de Corrèze.
C’est donc à Chamboulive, aux confins des vallées de la Vézère, de la Madrange et du Rujoux, dans une verte et si jolie région, que Caroline a établi son exploitation au sein de l’ancienne ferme qui appartenait à ses beaux-parents. Une manière de redonner vie à ces terres mais aussi de relancer une race porcine rustique dont l’effectif est en constante diminution ces dernières années. Pour cela, Caroline n’hésite pas à demander conseil régulièrement aux autres éleveurs limousins qui relancent eux aussi la race.
L’appellation cul noir regroupe deux types cousins : le limousin et le périgourdin. Il est intéressant de savoir que cette race n’a jamais été génétiquement modifiée. La particularité de la race limousine, c’est sa croissance lente et sa capacité à faire beaucoup de gras. Des défauts qui se transforment de nos jours en qualité, surtout pour le consommateur qui savoure le fondant et la chair ferme et persillée de cette bête. (source : racesdefrance.fr). On est loin des cochons de batterie à la chair toute sèche.
Conformément aux exigences du cahier des charges, Caroline nourrit donc ses « gars » à qui elle donne de jolis prénoms (Francis, par exemple !) avec essentiellement une nourriture bio et naturelle. Francis et ses copains – copines gambadent en plein air et ne se font pas prier pour venir mettre leur groin dans les graines, dès que Caroline les appelle. Ce sera ainsi pendant les 14 mois minimum où ils resteront à la ferme.
Parallèlement, elle a créé une gamme de pâtés, sous la marque LES SECRETS DE CAROLINE. Dès que les bêtes ont atteint 12 à 14 mois, et avant qu’elle ne parviennent à 140 kilos, ce qui rendrait la viande moins savoureuse, la jeune femme les expédie à Sarlat pour la découpe et les fait transformer ensuite chez un conservateur dans la même ville. Elle tient à assister à toutes ces étapes et travaille elle-même toutes ses recettes réalisées « en gros grains », donc moins facilement tartinables, comme les pâtés de nos grand-mères autrefois, mais ô combien savoureux.
Si je vous en parle c’est que je les ai goûtés et fortement appréciés : délice de cul noir au foie gras et aux noix, pâté de cul noir aux châtaignes ou aux cèpes, confits de foie… De même que j’ai adoré sa « coppa » que j’ai utilisée pour une recette qui sera dans mon prochain livre de cuisine, sortie prévue en octobre prochain.
Bref, que des produits sans conservateurs ni colorants, comme elle le dit sur son site (voir ICI). Des produits qu’elle vend auprès d’épiceries fines et sur quelques marchés du terroir.
INFOS INTERESSANTES
- Caroline fait partie des artisans reconnus et agréés par Le Collège Culinaire de France.
- Elle a eu la chance et le privilège de passer dans les Escapades de Jean-Luc Petitrenaud, lors de son passage à Brive – au Restaurant Chez Francis – en novembre 2015.
- Lire aussi l’article consacré à cette jeune chef d’entreprise par le Journal La Montagne. ICI.
INFOS PRATIQUES
- Site internet : lessecretsdecaroline.fr
- Page Facebook Les secrets de Caroline
Longue vie à l’exploitation de Caroline Feugeas et à ses délices. Je lui souhaite tout le bonheur et la réussite professionnelle qu’elle mérite. J’ai énormément de plaisir à promouvoir des petits producteurs comme elle, animés par leur seule passion et désir de faire de la qualité. Sans de tels artisans, nous ne mangerions que de la merde polyphospatée, comme le disait si bien Jean-Pierre Coffe.
Bon courage