La Chandeleur chez les Franco-Acadiens
Connaissez-vous cette tradition de courir la Chandeleur ? Elle se faisait autrefois – se fait-elle encore de nos jours ? – dans certaines provinces franco-canadiennes.
Voici un extrait d’un ouvrage qui relate un récit de course à la Chandeleur chez les Acadiens de Terre-Neuve.
Histoire et traditions orales des Franco-Acadiens de Terre-Neuve
Par Gary Reginald Butler
Les Editions du Septentrion
Oui, la Chandeleur ça venait le deux de février. Puis là, tout le monde se mettait ensemble. Toute la jeunesse. Ils se mettiont tout ensemble, avec chacun un sac sur le dos. Et puis il y en avait un, c’était le roi, lui. Il avait une canne, une perche avec des pavillons, vous savez, embarrés sur le bout, là. Puis c’était devant lui. Puis il était le leader, lui, vous savez. Fallait que je le suivions asteure, tous les autres étaient là, puis ils avaient chacun un petit sac, qu’il y avait sur le dos.
Puis là, j’allions dans une maison, puis là, ils fournissiont. Il y en a qui donnaient de la farine, d’autres qui donnaient des raisins s’ils en aviont, puis de la mélasse et du thé, puis n’importe quoi, tu sais.
Là, j’allions dans une autre maison, puis ils donniont encore un petit peu, là, puis tu sais, un petit peu de toute sorte qu’ils aviont. Puis j’allions partout, toutes les maisons, passions tout le tour. Bien, j’arrivions avec des pleins, pleins sacs, vois-tu ? Des sacs tout pleins, là.
Puis là j’allions. C’était quasiment tout le temps ici que ç’arrivait, eh. Pas cette maison-ci, là. Une autre. C’était une maison à deux étages que j’avions. C’était plus en bas de la butte, là. Mon défunt père, c’était quasiment toujours là que c’était. Je portions tout ça, là, asteure. Là, ils se mettions deux, trois femmes ensemble puis la cuit. Oui, elles cuisiont là. Des cakes, puis de la poutine et toutes sortes d’affaires, tu sais.
Puis là, au soir, un party là, puis tout le monde se ramassait ensemble. Mais c’était du fun, ils aviont du fun. Oui, puis ça mettait le monde ensemble, je sais pas. Tout le monde était, ils étiont pareils comme ils étiont frères et sœurs.
Le leader ou roi de la Chandeleur portait la perche, et à chaque maison qui avait fait un don, on attachait un ruban pour symboliser la charité de ses occupants. Un autre aspect de la tradition était l’échange de produits que l’on possédait en quantités suffisantes contre d’autres qui risquaient de faire défaut. Ce qui rappelle une tradition familière en Acadie, selon laquelle les produits de la quête étaient étaient distribués parmi les pauvres du village.
La tradition de courir la Chandeleur est disparue depuis 30 à 40 ans, mais en 1989, les habitants de La Grand’Terre et de l’Anse-à-Canards ont renoué avec cette habitude.
Complètement inintéressant ces vieilles histoires… je ronchonne !
Bah! Moi, moi il m’arrive de ronchonner à la lecture de certains commentaires inintéressants.
Tous les goûts sont dans la nature, n’Est-ce pas ?