Flaugnarde pommes et farine de noix

De retour d’une réjouissante semaine par monts, par mets et par mots, entre Corrèze, Dordogne et Lot-et-Garonne, et après avoir côtoyé tant d’amis, je me sens toute chose, nonchalante et ce n’est certes pas la pluie qui frappe aux vitres qui va me rebooster le moral.

Mais pourquoi lorsque je me sens toute mollassonne, faut-il que je me mette en cuisine !  J’avais ramassé plein de pommes au jardin, des œufs à finir de toute urgence au réfrigérateur, et l’envie d’une flaugnarde ou  flognarde m’a titillé le ventre pour faire la nique à ce climat automnal.

Et voilà qu’en en discutant avec une copinaute sur un réseau social, elle m’apprend que dans le Périgord, on désigne par l’adjectif flaugnarde :

…les jeunes filles un brin coquettes qui prennent des mines nonchalantes, enjôleuses et timides à la fois très réjouissantes, comme par exemple une petite fille qui fait la flaugnarde pour avoir des sous ou des bonbons.

D’où l’extension, logique, au célèbre dessert qui fond dans la bouche, lors de la dégustation, et a peine à se soutenir car il retombe vite après cuisson.

J’adore ces histoires culinaires d’un autre temps, et de suite je m’en suis emparée. Bon, d’accord ! Je n’ai rien d’une jeune fille, inutile de me le rappeler ! Mais comme je faisais ma flaugnarde pour grignoter une petite gourmandise, la recette était toute trouvée.

Au lieu des pruneaux de la recette du livre, j’y ai mis mes pommes du jardin ; pour la farine, j’ai utilisé une farine de noix achetée ce week-end ; et pour les quantités, j’ai doublé car je l’ai faite dans un grand plat. Ceux qui sont intolérants au gluten peuvent faire la recette avec essentiellement de la farine de noix.

Et voilà, j’ai noué mon tablier, c’est parti.

INGREDIENTS DE LA RECETTE

• 4 œufs entiers
• 50 g de farine de noix
• 50 g de farine de blé
• 100 g de sucre
• 15 cl de lait
• 15 cl de crème liquide
• 1 pincée de sel
• 1 bâton de vanille
• 4 grosses pommes
• 80 g de raisins secs
• 1 petit verre d’eau de vie
• Un gros morceau de beurre

PREPARATION

1 – Portez le lait à ébullition. Incisez le bâton de vanille en deux. Avec la pointe d’un couteau, grattez-le pour en retirer toutes les graines et ajoutez dans le lait. Eteignez le feu dès l’ébullition et laissez refroidir en laissant infuser la vanille.

2 – Faites macérer le raisin dans l’eau de vie pendant une quinzaine de minutes.

3 – Coupez les pommes en deux. Evidez-les pour retirer les trognons et pelez-les. Puis coupez-les en quartiers. Faites fondre le beurre dans une poêle et mettez les quartiers de pommes à fondre sur feu doux. Surveillez la cuisson, car il ne faut pas qu’ils se réduisent en purée, ils doivent rester encore fermes. Cela prend environ 5 minutes.

4 – Dans un cul de poule ou saladier, cassez les œufs entiers. Versez le sucre. Battez pendant cinq minutes pour que le mélange soit bien homogène et mousseux puis versez tout doucement, par étapes, la farine de noix et ensuite la farine de blé, sans cesser de mélanger pour que l’incorporation se fasse sans grumeaux. Mouillez progressivement avec le lait (vous aurez retirez la vanille) et ensuite la crème. Ajoutez la pincée de sel.

5 – Versez dans l’appareil précédent les raisins et l’eau de vie. Mélangez pour incorporer.

6 – Beurrez votre moule ou plat en terre. Déposez les quartiers de pommes. Recouvrez avec la pâte.

7 – Enfournez à four préchauffé thermostat 180° pendant 25 à 30 minutes.

Et voilà ! Ça ne vous donne pas envie de flaugnarder pour en manger une part ?

NOTE

La flognarde ou flaugnarde (les deux orthographes sont bonnes) est une spécialité dont la pâte ressemble à celle du clafoutis. Mais ce que l’on appelle clafoutis est obligatoirement avec des cerises. La flaugnarde peut se faire avec des pommes ou des pruneaux.

J’offre une part de cette flaugnarde aux pommes à Brigitte qui m’a inspiré cette recette, et à sa petite grand-mère qui doit se pourlécher les babines, là-haut, sur son nuage.