Quand le veau s’acoquine avec la troussepinette
La première recette pour inaugurer ce blog…
Et bien, nous allons commencer avec une petite recette du terroir que j’ai faite le 15 août dernier avec comme ingrédient un apéritif local, la troussepinette.
Un petit rôti de veau -de ville- avait pris ses quartiers d’hiver au fond de mon congélateur et commençait à s’ennuyer sérieusement au milieu des joyeuses escalopes hop ! hop ! et de l’obstiné carré qui ne voulait pas quitter ses côtes-l-étriquées. En ce jour de fête de 15 août, je me dis qu’il était enfin temps de le sortir de sa léthargie.
Après l’avoir tranquillement ramené à la vie dans la cuisine et fait retrouver ses couleurs à température ambiante pour ne pas trop le brusquer, j’en profitai pour aller faire un petit tour au jardin où l’exubérant thym -tamarre- et l’odorant romarin d’eau douce secouaient délicatement leurs feuilles, après le passage d’une averse matinale dans leurs plates-bandes qui les avait copieusement arrosées et exaltait leurs délicats parfums. Quelques petites feuilles de basilic ne demandaient qu’à se joindre à la fête et vinrent les retrouver. C’était le bouquet !
A mets délicat il faut un contenant de circonstance. Je sortis ma fidèle cocotte orange en fonte et commençai à faire rissoler les grincheux oignons qui auraient bien voulu me faire pleurer, les sadiques ; mais je résistai fermement et leur donnai un bon petit coup de cuillère en bois pour leur faire comprendre qui était la chef ! D’ailleurs au bout de quelques minutes dans une bonne huile d’olive il abandonnèrent toute résistance et fondirent totalement de plaisir. Il était temps maintenant de faire intervenir l’acteur principal de cette pièce : mon gentil petit veau que je déposai avec précaution dans la cocotte en lui faisant prendre de jolies couleurs mordorées. Il en crépitait de bonheur et moi qui suis une grande émotive, j’en étais toute retournée au grand dam des oignons qui n’avaient pas réussi à me sortir les larmes !
Mon petit veau méritait bien sa récompense. J’ouvris alors la bouteille de troussepinette qui dormait au fond de la cave, remplis un grand verre de ce nectar et arrosai copieusement mon joyeux larron qui s’abandonna totalement à l’extase de ce pur moment de bonheur. Les herbes en profitèrent pour venir se mélanger, tout ce petit monde exultait : odeurs, saveurs se mélangeaient harmonieusement et la sauce commençait à prendre de délicates couleurs automnales.
Le bonheur c’est bien, mais il ne faudrait pas s’évaporer non plus ! Mon petit veau se prélassait dans son jus et je lui remis un peu d’eau pour lui faire retrouver ses esprits ainsi qu’une belle poignées d’olives vertes.
Au bout d’environ 3/4 d’heure – 1 heure je considérai que le plaisir avait assez duré. Toutes les bonnes choses ont une fin et il fallait maintenant passer à l’ultime épreuve de la dégustation. Nous pouvions sonner les trois coups !
Une petite salade de laitue et d’endives assaisonnée d’huile de truffes et de vinaigre balsamique attendait de pied ferme dans l’assiette. Le veau fut découpé délicatement, la sauce s’alanguit autour de lui. Le verre de madiran nous accompagna dans la fête avec raffinement.
ITE MISA EST !
Voilà, vous n’avez plus qu’à vous mettre au fourneaux si vous voulez y goûter parce que vous le valez bien vous aussi…
C’est en toute discrétion et sans thym-tamarre que je souhaite une longue vie à ton nouveau blog!
J’emboîte le pas derrière Chantal pour te souhaiter la bienvenue dans la blogosphère culinaire
Merci Bebop pour ce message de bienvenue qui me fait très plaisir.
…mais tu es poête en plus !!! Ton texte est magnifique, au point qu’à la première lecture c’est lui que j’ai savouré sans vraiment réaliser ce que tu avais mitonné !
Bravo et longue vie à ton blog.
bienvenue et bonne chance pour ton blog, et bravo .bises gabrielle
Un gros merci à vous deux, Hélène et Gabilou pour vos messages de bienvenue. Quand on démarre un blog, on attend avec tellement d’impatience les premiers messages, ce n’est que du bonheur de constater qu’on arrive à toucher des lecteurs. Au plaisir de vous retrouver,
De la couleur
De l’humour et…
Du goût bien sur !
merci M.France
eleim
Bonsoir Marie-France,
Je vous remercie pour votre très gentil commentaire sur mon blog et, en vous rendant la politesse d’une visite, je découvre des plats qui fument déjà dans les narines du gourmand gourmet que je suis.
Je viens de découvrir ton blog, suite à ton commentaire de passage sur le mien. C’est très beau et raffiné ce que tu fais. Bravo, longue vie à ton blog 🙂