Ça groove dans ma marmite… Le salmigondis de pirate !
21 juin 1689… Lorsqu’Estèbe le Terrible, célèbre pirate helvète connu pour ses forfanteries slurpesques à travers les océans se lança à l’abordage de la flibuste menée par Jack le Forban, il ne se doutait pas que plus de trois siècles après on célèbrerait encore l’évènement.
Les hommes de Jack le Forban – quel bel homme ! – ne résistèrent d’ailleurs pas longtemps aux assauts frénétiques des pirates et le soir même ils se retrouvaient tous autour d’une table, chantant à tue tête : « le vin est bon et les filles sont belles, la la la la…. », levant à la cantonade leur verre de scotch.
C’est alors que Gracianne, la fille de Jack entra à pas feutrés dans la salle, dans un nuage froufroutant de crinolines et de dentelles, dégageant sur son passage un envoutant et capiteux parfum de vanille et laissant notre Estèbe le terrible complètement hagard et raide dingue de la belle.
Pas au fait des us et coutumes en terme de galanterie car trop occupé à écumer les mers, mais pourtant bien décidé à mettre la donzelle dans son lit le soir-même, Estèbe offrit derechef un verre de scotch de sa composition à la belle dont les jolies pommettes, dès la première gorgée, virèrent au rouge carmin. Au bord de l’apoplexie, et à la surprise générale de tous les hommes présents, elle s’approcha doucement de lui et lui susurra tendrement à l’oreille :
Emu aux larmes Estèbe le Terrible jura que dorénavant ce 21 juin serait jour de fête de par le monde et qu’on le célèbrerait en musique.
Et pour remercier la belle Gracianne qui n’était pas non plus une sainte-nitouche, loin s’en faut, au vu de la déclaration enflammée qu’elle lui fit dans sa chanson…
Il lui offrit un plat de sa composition, le salmigondis de pirates, un plat de gaillards rudes, nom d’une pipe en bois, pas un truc de midinette, jugez-en plutôt.
Ingrédients pour 4 pirates affamés :
- 1 blanc de poulet d’environ 120 g,
120 g de filet mignon de porc,
2 filets de harengs fumés,
4 anchois marinés dans l’huile,
Quelque grains de raisin blanc et noir,
2 oeufs durs,
des olives,
1 càc de piment fort (en poudre),
cornichons,
pickles de votre choix (je n’en ai pas trouvé),
10 petits oignons marinés,
persil plat – ciboulette,
sel, quelques grains de poivre du Setchuan,
huile d’olive,
moutarde,
vinaigre de xerès.
1 ou 2 gousses d’ail,
1 salade de votre choix (mesclun pour moi),
20 cl de vin rouge (Il me restait un fond de Pécharmant).
PREPARATION
Découpez le poulet et le filet mignon en dés et faites-les mariner dans le vin avec les grains de poivre, l’ail, le piment, le persil et la ciboulette.
Réservez au réfrigérateur pendant 2 ou 3 heures.
Quand la viande a bien mariné, égouttez-la et faites griller dans une poêle. Déglacez avec une càs de vinaigre de xérès.
Mélangez ensuite tous les ingrédients. Versez dessus une vinaigrette réalisée avec l’huile d’olive, le vinaigre de Xérès, la moutarde et 1 càs de vin de la marinade. A table piraaaaates !
Une autre recette, au cas où vous voudriez faire la cour à une jeune fille pas trop farouche, le scotch pepper sauce immortalisé par Estèbe :
– 2 oignons,
– 2 mangues vertes,
– 3 carottes,
– 1 christophine,
– 10 baies de poivre de la Jamaïque concassées,
– 8 grains de poivre noir concassé,
– 4 branches de thym,
– 20 g de gingembre frais,
– 50 g de sucre,
– 3 piments antillais,
– 1 rasade de scotch Bonnet ou Man’Jacques
– 25 cl de vinaigre,
– 2 CàS d’huile.
Mixez cette préparation après l’avoir laissé frémir une dizaine de minutes sur le feu et passez ensuite au mixeur. Mettez au frais 1 ou 2 heures et offrez-vous ensuite une petite rasade !!
Ces deux recettes « savoureuses » sont extraites du livre : « la cuisine des Flibustiers » de Mélani Le Bris avec le concours de Michel Le Bris, une vraie pépite ce livre, plein de recettes toutes aussi amusantes et « décapantes » et d’anecdotes surprenantes sur l’histoire et les recettes des iles du XVIe au XVIIe siècles.
Le Salmigondis : « plat des pirates, s’il en fut, cité dans presque tous les mémoires de orbans anglo-saxons, donné par eux comme leur création, leur legs en somme, à la cuisine universelle… Ce plat était semble-t-il déjà bien connu en Angleterre – une immense salade composée, en fait, nommée Salamongundy, très appréciée du palais anglais dès XVIIe siècle…
… Pour le salmigondis de pirates, la prise à bord d’un navire contenant à son bord quelques barriques d’anchois, de câpres, d’huile d’olie et de viandes et de poissons salés était généralement l’occasion d’un immense festin. Tortue, poisson, porc, poulet, poisson ou boeuf salé… toutes les viandes faisaient alors l’affaire » (Mélani Le Bris).
Je lis à rebours (et je me régale!)
je me plais à imaginer Gracianne au » piano » et derrière l’accordéon pour séduire Estèbe !
T’es pas là…t’es en vacances !
T’es pas là…t’es en vacances !
Voilà un retour de vacances tonitruant ! Mille milliards de sabord voilà une recette à réveiller le capitaine crochet ….. Je suis très tentée par le mélange viande et harengs, ça doit arracher !!!!
Trés originale la recette, je n’aurais pas pensé mélangé tous ces ingrédients.
Euh, tu vas nous faire avoir des problemes avec nos conjoints respectifs la…
Elle est serieuse ta recette de pirates, pas des ptits joueurs ces gars la.
Mortecouille! Je veux bien être pendu si ce n’est pas comme ça que ça s’est passé!
Je reconnais le salmigondis, c’est bien le mien, foi de boucanier!
Tu reviens en force et en beauté plutôt que prévu, mais on ne va pas s’en plaindre! Bises
ou la la la quel retour! ça groove, ça swingue, ça balance dans les oreilles et dans les assiettes chez toi! J’aime tout cela! Biz
Bonsoir Marie-France. Enfin je trouves le temps de rattraper mon retard de lecture chez toi. Et je ne suis déjà pas déçu avec la première recette. Si je la déguste, elle me donnera certainement des envies d’abordage et de piraterie.