Affamée, la pensée endormie, je mange comme un bûcheron, mon panier au creux des genoux. Jouissance pleine de se sentir une brute vivace, accessible seulement à la saveur du pain qui craque, de la pomme juteuse ! Le doux paysage éveille en moi une sensualité presque semblable au ravissement de la faim que j’assouvis : ces bois égaux et sombres sentent la pomme, ce pain frais est gai comme le toit de tuile rose qui les troue.
Colette, « Claudine en ménage »
Cette réjouissante description de l’éveil à la gourmandise et au goût convient à merveille pour introduire l’après-midi gourmand….
…passé à la ferme du Moulin Migné, dans le haut-bocage vendéen, ce dernier dimanche.
Le temps, finalement clément, nous a permis de déjeuner entre-amis sur les tables en bois disposées à l’abri, sous la grange. Un petit détour parmi les producteurs présents nous a offert largement de quoi assouvir notre appétit…
Le four à bois rougeoyait et crépitait déjà…
Les plantureuses brioches encore toutes chaudes, juste sorties du four…
Admirez-moi cette mie… et cette croûte bien craquante sous la dent…
Le célèbre préfou, pour l’apéritif : un pain polka tartiné généreusement en son milieu d’ail et de beurre, nous l’avons réchauffé au four à bois avant de le déguster…
Quelques fromages de chèvre divins….
au lait cru, comme il se doit…
Un blanc, cuvée Silex, du Domaine la Barbinière, Philippe Orion à Chantonnay,
… ou du jus de pommes, pour ceux qui ne boivent pas d’alcool, pas moi, je vous le dis tout de suite !
Photo subliminale ! Vous ne pourrez pas admirer le ventre dodu de ces gros poulets fermier, j’ai oublié de la prendre….
Hum ! des grattons, j’adore !
Quand je vous dis qu’on ne nourrit pas les petits cochons à l’eau claire…
Pâtés de campagne et aux noix, saucissons…
Après le repas, je suis allée donner un petit coup de main en cuisine, les boudins étaient déjà faits… ben oui, j’avais passé trop de temps à table…
mais il restait à finir la fressure, commencée dès le matin car c’est un plat qui demande de longues heures de cuisson et préparation…
Comme vous voyez sur la photo ci-dessus, le pain est rajouté dans la préparation, car « o l’é bered plus digeste » selon les anciens,
…morceaux de couenne, tête de cochon, abats….
… Et quelle tête de cochon mes aïeux !
…le pain ainsi que tous les autres ingrédients sont jetés dans la cuve du gros hachoir….
On ajoute du sang dans la marmite, des épices : cannelle et quatre-épices, et il faut ensuite mélanger, mélanger, mélanger, sans s’arrêter avec le « baton de fressure« …
Je vous assure que les quelque « goûteurs » qui se sont approchés de la marmite et ont trempé leur cuillère ont drôlement apprécié… leur ventre souriait !
J’avais déjà fait une fressure, il y a quelques mois, allez donc voir ICI pour la recette complète, je n’y avais pas mis le pain, mais une prochaine fois je ne manquerai pas de le faire.
C'ets fabulleux, juste fabuleux … Une fête de la gourmandise, une ode à la meilleure bestiole du monde, en plus … Et ces pains sortant du four … Mmmmm, un régal que cette journée à laquelle tu as eu la chance d'assister !
Bisous
Hélène
J'aime bien la tête de cochon, mais je crois que Chirac me bat, il en mangerait sur la tête d'un pouilleux, lui….
Bises et belle journée. Encore un restaurant que j'aurais aimé "visiter"
Bonjour ou bonsoir…
C'est vrai que participer à une Fête du Cochon donne à vivre une journée formidable.
Mais Patriarch se trompe…
M. Jacques Chirac adore, non pas la tête de cochon, mais celle de veau. L'un n'empêche pas l'autre, direz-vous. C'est quand même la tête de veau qui a fait le renom de notre ancien Président.
Allez un jour en Corrèze,
Bonjour Jean-Michel, ça fait plaisir de vous retrouver sur ces pages.
Je savais que notre ancien président affectionnait la tête de veau, mais ne suis jamais allée à Ussel pour en constater les effets.
Je n'ai mangé qu'une seule fois de la tête de veau vinaigrette, chez des amis, nous nous sommes régalés.
Dire que j'ai raté ça !
Pffiou c'est fabuleux cette fête !
rien que les pains cuits au four à bois sont tout simplement magnifiques.
Je vois que c'est toujours agréable la journée du cochon…
le pauvre….. Sourire… Bises