Raoul Ponchon, un vendéen à l’Académie Goncourt
Raoul Ponchon est né le 30 décembre 1848 à La Roche-sur-Yon, en Vendée, à vrai dire au hasard d’une garnison de son père, militaire de carrière.
Le nom de celui qui était surnommé La Ponche ne dira plus rien aux Vendéens et aux autres, mais si je vous énumère les nombreux aphorismes dont il est l’auteur, je suis sûre que vous allez vous exclamer : ah ! mais oui, bien sûr !
Raoul Ponchon était considéré à son époque comme un très grand poète bachique et, à la date du 31 octobre 1924, il devenait membre de la très célèbre et réputée Académie Goncourt. Léon Daudet, membre fondateur des « Dix », écrivait pour l’occasion :
Avant-hier, à deux heures de l’après-midi, chez Drouant et à l’issue d’un déjeuner excellent (turbotin rôti, poularde au sel, soufflé au fromage…), Raoul Ponchon a été élu, à une très forte majorité, membre de l’Académie Goncourt. L’histoire naturelle enregistrera qu’un champagne naturel, le blanc de blancs, suivi d’un hermitage empourpré, a célébré l’arrivée parmi nous du chantre immortel des vergers et des vins de France et du détracteur, non moins immortel, des vins suisses.
Raoul Ponchon était venu chercher fortune à Paris où il se fit remarquer dans les salons littéraires et dans le milieu journalistique. Il publia, dans le Courrier français (1887-1907) puis dans Le Journal, une gazette rimée hebdomadaire (au total plus de cent cinquante mille vers), dans laquelle il commentait les événements contemporains. Il en tira un florilège d’histoires piquantes réunies dans le volume La Muse au cabaret (1920), suivi par La Muse gaillarde en 1937. (Source Babelio).
Raoul Ponchon ne dédaignait pas l’assiette, mais a toujours proclamé la supériorité de la bouteille sur les casseroles. Ses amitiés, liées au fil des années, partageaient sont goût de la dive bouteille, comme par exemple le poète Paul Verlaine.
D’où certains de ses aphorismes que je vous laisse découvrir.
Il faut manger pour boire et non boire pour manger.
Quand mon verre est vide, je le plains,
quand il est plein, je le vide.
Il ne faut jamais se quitter sans prendre le dernier !
J’aime tout ce qui peut se boire, hormis l’eau !
Evitez que l’on assassine
Les poulets cuits dans la cuisine,
Un poulet n’est présentable,
que si l’on le découpe à table.
Ne me servez pas de hachis,
en général ça fourmille
de vos rogatons défraîchis.
Mangez vos hachis en famille.
Voyez comme Dieu fait bien les choses, quelquefois :
Le pigeon n’est fameux qu’au temps des petits pois.
Si ce bouquet que je vois sur la table
est là pour remplacer un plat,
qu’il aille au diable.
Quand arrive sur la table un morceau d’importance,
l’élémentaire tact te prescrit le silence.
Une dinde, un pâté, voire un saucisson d’Arles
sont manifestement plus éloquents que toi.
En conclusion.
C’est connu, des bons mets accompagnés de bonnes bouteilles éveillent aussi une forme de poésie. Raoul Ponchon aimait les femmes, et les célébrait à sa manière, façon brève de comptoir :
Si les femmes étaient sans fesses,
qu’est-ce que nous ferions de nos mains
Pauvres humains ?
SOURCES PHOTOS : blog Raoul Ponchon ICI
OEUVRES DE Raoul PONCHON
La muse au cabaret (1920)
Les trois ouvrages suivants ont été publiés après sa mort.
La muse vagabonde (1938)
La muse frondeuse (1971)
La muse gaillarde (1939)